L’Agneau a donc le livre en main et il va en ouvrir les sceaux un à un. Et à chaque fois, une des choses que Dieu avait promis – malédiction ou bénédiction – en réponse au péché va se produire.
Le rouleau au 7 sceaux représente le jugement de Dieu sur les péchés des hommes, c’est donc à cette scène que nous assistons.
1. L’histoire de la souffrance du monde (v1 à 8)
// Un jugement de Dieu
L’ouverture des quatre premiers sceaux fait sortir quatre cavaliers et leurs chevaux. Le premier cavalier symbolise la conquête, et des victoires militaires sont gagnées ; le deuxième symbolise la guerre et des hommes s’entretuent ; le troisième symbolise la famine, et les prix explosent ; le dernier symbolise la mort, et il résume les missions des précédents cavaliers en tuant les hommes sur un quart de la terre.
Les guerres, les difficultés économiques, la mort sont donc des jugements de Dieu sur le péché des hommes. Cela nous donne une réponse à la question de la souffrance : les hommes récoltent de la main de Dieu ce qu’ils ont semé avec leur péché. Dérangeante et peut-être révoltante, cette idée est néanmoins attestée bibliquement à maintes reprises. Elle nous rappelle que la colère de Dieu contre le péché n’est pas juste théorique, que le péché a des conséquences et que nous devons tendre de tout notre être à l’établissement de son Royaume sans péché et sans souffrance.
// Un jugement limité
Le pouvoir de ces cavaliers est impressionnant … mais il est limité. Les deux premiers cavaliers ne peuvent remporter la victoire et déclencher la guerre uniquement parce que Dieu donne une couronne au premier et une épée au deuxième. Quant aux deux derniers cavaliers, leur champs d’action est limité par Dieu : la pénurie ne concerne pas l’huile et le vin et seul un quart de la terre est touché par l’action de la mort. Dieu ne laisse pas le péché et le mal s’étendre à son gré, il pose des limites pour que ses créatures puissent continuer à vivre, et à bien vivre.
Nous ne sommes donc pas au jugement final, le jugement est encore partiel, Dieu laisse un espace pour la vie et donc pour la repentance. En effet cette description des désastres ressemble à celle de Marc 13.7-8 où Jésus dit justement que ce ne sera pas la fin.
Dieu est souverain sur le mal qui arrive, c’est lui qui fixe les limites. Nous pouvons alors prendre au sérieux les promesses que nous ne serons pas tentés au-dessus de nos forces (1 Corinthiens 12.13) ou que l’épreuve nous fera grandir dans la foi (Jacques 1.2-4 entre autres). Il a les moyens de tenir ses promesses !!
2. L’histoire de la souffrance des chrétiens (v9 à 11)
L’ouverture du cinquième sceau fait apparaître les martyrs chrétiens, ceux qui ont été mis à mort à cause de leur fidélité à Christ (v9). Nous sommes ici encore en face de souffrances mais elles sont différentes des précédentes. Si la source en est toujours le péché – le péché des persécuteurs – pour ceux qui souffrent c’est leur justice qui en est la cause. A la suite de leur maître Jésus, qui a été rejeté, méprisé et qui a été mis à mort, les chrétiens sont aussi rejetés, méprisés et cela a coûté la vie à certains d’entre eux. La vision de Jean nous les présente sous l’autel, sous la protection de Dieu, vêtus de tuniques blanches et égorgés comme l’Agneau. Ils supplient l’Agneau que justice soit faite et que les persécuteurs soient jugés.
Mais l’Agneau diffère la punition du péché. Il n’exauce pas immédiatement les martyrs mais les exhorte à attendre, à attendre la fin de l’histoire de la souffrance des chrétiens, que les temps arrivent à leur terme et que les chrétiens, tous ensemble reçoivent justice et récompense.
Ainsi Dieu est souverain même sur cette souffrance là. La persécution des chrétiens n’est pas quelque chose qui lui échappe, mais il laisse faire les choses à dessein, pour que tous les chrétiens atteignent la perfection.
Pour les lecteurs de la vision qui subissaient des persécutions, quelle consolation !! Dieu est bien au courant de leurs souffrances, il n’y est pas indifférent, il jugera les persécuteurs mais il fait les choses dans son temps pour que son plan parfait s’accomplisse parfaitement.