Quand la situation est complexe, stressante le réflexe humain normal est de chercher des solutions simples, rapides et, si possible, indolores. Et pour obtenir satisfaction, il suffit de se tourner vers des démagogues !
Démagogie
Notion politique et rhétorique désignant une autorité morale exercée par une ou plusieurs personnes sur les détenteurs réels ou supposés du pouvoir, le plus souvent en utilisant un discours flatteur à même d’attiser les passions. Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s’adresser aux pulsions, aux frustrations du peuple, à ses craintes. En outre, il recourt à la satisfaction immédiate (formellement) des attentes, ou des souhaits les plus flagrants du public ciblé, sans recherche de l’intérêt général mais dans le but de s’attirer personnellement la sympathie, et de gagner des soutiens. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Démagogie
En politique, la démagogie prend différentes formes selon le bord politique : à gauche il suffit de taxer les riches et d’aider les plus pauvres et tout ira mieux. À droite, il suffit de mettre plus d’ordre, de faire la chasse aux profiteurs et de chouchouter les entrepreneurs et tout ira mieux. Au centre, il suffit de faire quelques petits réglages légers et tout ira mieux.
Le domaine spirituel a aussi ses démagogues plein de pensée positive qui disent de se recentrer sur soi, de s’aimer soi-même, de voir la vie en couleur et de décider d’être heureux.
Dans la Bible, il y a de nombreux exemples de démagogue et nous allons en voir un maintenant avec le prophète Jérémie qui exerce son ministère à une période extrêmement complexe de l’histoire du Royaume de Juda. Et ce qui est bien dans la Bible, c’est que tout est à la fois politique et spirituel.
Contexte
Rappelons d’abord que le Royaume de Juda, c’est 2 tribus restantes sur les 12 qui existaient du temps du roi David. En 722 av JC, le Royaume d’Israël a été détruit par les Assyriens. Maintenant nous sommes en 605 av JC et Nabuchodonosor, roi de Babylone, a envahi le royaume de Juda. Il a imposé un tribut à Yehoyaqim et a emporté avec lui quelques aristocrates comme otages mais aussi pour administrer sa cour à Babylone ; parmi eux Daniel. Mais Yehoyaqim s’est rebellé (contre l’avis de Jérémie) et après plusieurs avertissements Nabucho est venu faire le siège de Jérusalem. Quand il l’a prise, il a tué Yehoyaqim, déporté la crème des judéens dont Ézéchiel ou Yekonia le fils de Yehoyakim (il a plusieurs noms) et mit à sa place Sédécias (frère de Yehoyaqim) comme roi. Ici, nous sommes après cette déportation de 597 et la situation est bizarre. Il y a 2 peuples : l’élite à Babylone avec le roi en titre et le reste qui est resté en Juda avec un roi non reconnu.
Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? Faut-il espérer un retour rapide des exilés ? Ou bien faut-il faire une croix dessus et comprendre que le reste d’Israël dont parlait Ésaïe est resté à Jérusalem ? Le message de Jérémie est très clair : Dieu a envoyé Babylone pour châtier l’idolâtrie chronique de Juda et il faut se soumettre à sa volonté. L’exil va durer 70 ans et il faut accepter le joug de Nabucho. Au chapitre précédent Jérémie va même porter lui-même un joug pour que sa prophétie soit bien visualisée par le peuple et les puissants.
Le passage biblique
Jérémie 28.1 Cette même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, la quatrième année, au cinquième mois, Hanania, fils d’Azzour, un prophète originaire de Gabaon, me dit dans le Temple de l’Éternel, devant les prêtres et tout le peuple :
2 – Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël : Je brise le joug du roi de Babylone. 3 Dans deux ans, jour pour jour, je ferai rapporter dans ce lieu tous les ustensiles du Temple de l’Éternel que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a enlevés d’ici et qu’il a emportés à Babylone. 4 Je ferai aussi revenir dans ce lieu Yekonia, fils de Yehoyaqim, roi de Juda, et tous les déportés de Juda qui sont partis à Babylone – l’Éternel le déclare – car je briserai le joug du roi de Babylone.
5 Alors le prophète Jérémie dit au prophète Hanania devant les prêtres et devant tout le peuple qui se tenaient dans le Temple :
6 – Puisse-t-il en être ainsi ! Que l’Éternel agisse de la sorte et accomplisse ce que tu viens de prophétiser, en ramenant de Babylone dans ce lieu les ustensiles du Temple et tous les déportés ! 7 Néanmoins, écoute ce que je vais te dire en même temps qu’à tout le peuple : 8 Les prophètes qui nous ont précédés, toi et moi, depuis les temps les plus anciens, ont prophétisé au sujet de nombreux pays et de grands royaumes en annonçant la guerre, la famine et la peste. 9 Alors, maintenant, un prophète annonce la paix ; on saura s’il est réellement envoyé par l’Éternel seulement si sa prédiction se réalise.
10 Alors le prophète Hanania prit le joug des épaules du prophète Jérémie et le brisa. 11 Et Hanania dit devant tout le peuple :
– Voici ce que déclare l’Éternel : De cette façon, dans deux ans, jour pour jour, je briserai le joug que Nabuchodonosor, roi de Babylone, fait peser sur toutes les nations.
Puis le prophète Jérémie s’en alla de son côté.
12 Après que le prophète Hanania eut brisé le joug posé sur le cou du prophète Jérémie, l’Éternel adressa la parole à Jérémie en ces termes :
13 – Va dire à Hanania : Voici ce que déclare l’Éternel : Tu as brisé un joug de bois, eh bien ! tu le remplaceras par un joug de fer ! 14 Car ainsi parle le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël : J’impose à toutes ces nations un joug de fer pour qu’elles soient assujetties à Nabuchodonosor, roi de Babylone ! Oui, elles lui seront assujetties, et je lui ai même soumis les animaux sauvages.
15 Puis le prophète Jérémie dit au prophète Hanania :
– Écoute bien, Hanania ! L’Éternel ne t’a pas mandaté et tu fais croire des mensonges à ce peuple. 16 C’est pourquoi, voici ce que déclare l’Éternel : Je vais te renvoyer de la surface de la terre. Cette année même tu mourras, car tu as incité à la révolte contre l’Éternel.
17 Cette année-là, au septième mois, le prophète Hanania mourut.
Match de prophètes

- L’optimiste Vs le pessimiste/traître
Hanania représente bien la pensée de ses contemporains : Nous sommes le peuple de Dieu, nous avons le temple de Jérusalem au milieu de nous et nous avons l’Égypte comme allié potentiel donc il suffit de se repentir un peu et de se tenir à carreau, en étant moins idolâtres et en respectant mieux la loi de Moïse et ça devrait passer. Dieu va revenir de sa colère et tout rentrera dans l’ordre avec les objets du Temple et les déportés de Babylone. Hanania dit ce que tout le monde veut entendre car tout le monde a besoin d’entendre de bonnes nouvelles. Au contraire, Jérémie est un oiseau de mauvaise augure, ce qui lui a valu et lui vaudra beaucoup de problèmes. S’il est encore en vie c’est parce qu’il bénéficie de la protection d’une famille de nobles. Si ce qu’il dit n’est pas populaire, on sait depuis le début du livre qu’il aimerait annoncer de meilleures nouvelles. Mais Dieu lui a fait la révélation qu’il ne reviendrait jamais sur sa décision d’envoyer le peuple en exil et que celui-ci ne se repentirait pas. Jérémie parle pour dire ce que Dieu lui a dit de dire. C’est la vérité, d’autant plus que les deux précédentes déportations lui ont donné raison. Mais il y a deux manières d’interpréter cela : la première c’est qu’il est inspiré par Dieu, la seconde c’est qu’il collabore avec les babyloniens et qu’il est en fait un espion chargé de divulguer des informations, de démotiver le peuple. Bref, Jérémie pourrait bien être un traître !
- L’optimiste finit mal
Dans notre passage, Jérémie semble perdre la face dans ce match de mime prophétique public. Mais à la fin de l’histoire et après avoir écouté Dieu Jérémie retourne voir son concurrent et, en privé, lui annonce sa fin toute proche. En effet, à cause de sa fausse prophétie qui incite le peuple à s’entretenir de faux espoirs, l’éternel le condamne. Il a voulu plaire aux hommes tout en désobéissant à Dieu et ça, ce n’est vraiment pas une bonne idée ! Mais cela nous donne l’occasion de préciser le concept biblique du faux prophète.
Reconnaître un faux-prophète

- Il contredit les prophéties antérieures
Au v.8, Jérémie donne un critère très utile pour évaluer si une prophétie est exacte ou fausse : il faut se référer au reste de l’Écriture inspirée Par Dieu. Et le premier prophète qui est cité, semble être Moïse qui, dans Deutéronome 28, énonce les menaces et sentence qui pèseront sur le peuple, si jamais celui-ci décide de désobéir à la loi (la guerre, la famine et la peste). Ensuite, il connaît les paroles d’un prophète qui l’a précédé un siècle plus tôt : Ésaïe. Et là encore, un exil est bel et bien annoncé avec le retour d’un petit reste du peuple. Jérémie, en plus de sa prophétie et de son expérience des deux précédentes déportations, peut donc bénéficier du témoignage de 2 mastodontes de l’Ancien Testament. Il faudrait donc qu’Hanania soit particulièrement inspiré pour que sa prophétie à contre-courant soit valable ! Cela montre plutôt qu’elle est le fruit de son imagination car une prophétie venant de Dieu ne peut contredire d’autres enseignements de la Parole de Dieu !
- Ce qu’il dit ne se réalise pas
Le second critère, se trouve encore dans le Deutéronome :
Dt 18.21 Peut-être vous demanderez-vous : « Comment saurons-nous qu’une prophétie ne vient pas de l’Éternel ? » 22 Sachez donc que si le prophète annonce de la part de l’Éternel une chose qui ne se réalise pas, si sa parole reste sans effet, c’est que son message ne vient pas de l’Éternel, c’est par présomption que le prophète l’aura prononcé : vous ne vous laisserez donc pas impressionner par lui.
- Il recherche son intérêt
Pourquoi y a-t-il des faux prophètes ? Parce qu’il y a un intérêt à l’être ! Caresser tout le monde dans le sens du poil, dire des choses qui font plaisir, ça rapporte ! Le marché religieux et spirituel a toujours été extrêmement juteux dans les trois domaines qui font rêver les humains pêcheurs : le pouvoir, l’argent et le sexe. Quand on proclame fidèlement ce que les puissants veulent entendre, on est récompensé par eux. Dans le chapitre suivant Jérémie, envoie une lettre pour dénoncer les faux prophètes qui sévissent en Babylonie et il cite les avantages sexuels qu’ils tirent de leur activité mensongère. Comme vous l’avez compris, les faux-prophètes de l’Ancien Testament sont un peu l’équivalent des gourous des sectes d’aujourd’hui.
- Il confond son esprit et le Saint Esprit
Mais cela ne veut pas dire que tous les faux prophètes étaient des arnaqueurs professionnels. Il est aussi très probable que certains étaient victimes de leur propres fantasmes car c’est là encore une vérité établie depuis longtemps par les psychologues : quand la réalité est insupportable, l’esprit humain peut non seulement plonger dans le déni, mais en plus se réfugier dans une réalité parallèle avec ses faux espoirs. Hanania devait trouver dans l’Ancien Testament des preuves incontestables de la miséricorde du Dieu qui est lent à la colère pour conforter sa conviction, que la destruction totale de la terre promise était impossible. Peut-être avait-il déjà fait quelques bonnes prophéties avant cela ? Alors celle-ci, en plus d’encourager tout le monde, était peut-être aussi vraie. Le problème c’est que ses paroles n’étaient que les siennes et pas celles de Dieu.
- Ce qu’il dit ne fait pas changer les comportements
Dernier critère qui touche la définition même de la prophétie : elle est là pour provoquer un changement de comportement. Car si l’on pense naturellement à la prédiction, la première fonction de la prophétie est d’être une prédication, un rappel pratique de la loi de Moïse adapté à une situation précise. Comme on va le voir juste après, les véritables prophéties ont un ton plutôt négatif, incisif, ayant pour but d’alarmer les contemporains sur leur comportement coupable. Les faux prophètes au contraire, prêchent soit le Status Quo, soit l’enfoncement encore plus profond dans le Péché. Et s’il est vrai qu’il peut tout à fait y avoir des prophéties positives qui encouragent le peuple à continuer sur sa bonne voie, c’est la quantité phénoménale de prophéties négatives qui l’emporte dans les Écritures.
Contenu des vraies prophéties

Maintenant que nous avons les critères pour reconnaître une fausse prophétie, observons ce qui constitue la vraie.
- Dénonciation du Péché du peuple
Comme dit plus haut, les vraies prophéties sont là quand les choses ne vont pas bien et que l’état spirituel du peuple n’est pas bon. Et il n’est pas bon par rapport à quoi ? Il n’est pas bon comparé aux exhortations de la loi de Moïse c’est avant tout quand il y a désobéissance qu’il y a un prophète qui apparaît.
- Annonce du châtiment
Et l’alerte qui est donnée est très souvent accompagnée d’une menace. Puisque la terre promise appartient à dieu et que le peuple d’Israël lui doit tout, désobéir au Roi des rois est extrêmement mauvais pour la santé et pour les affaires. Comme nous l’avons déjà vu avec Deutéronome 28, la sentence pour un peuple endurci est une gradation de malédictions. Le Dieu de la Bible est un Dieu 3 fois saint, juste qui ne supporte pas le Péché et qui donc ne peut pas laisser le mal impuni.
- Appel à la repentance
Heureusement, Dieu est miséricordieux et met en place un système de sacrifices pour revenir à lui et être pardonné. L’annonce du châtiment et souvent conditionnel. Si le peuple se repent et revient de ses mauvaises voies, Dieu renoncera au mal qu’il avait prévu d’infliger. C’est la raison pour laquelle les prophéties négatives qui ne se réalisent pas ne sont pas forcément considérées comme de fausses prophéties en cas de repentance du peuple. A contrario, les prophéties positives non réalisées sont jugées plus sévèrement puisque le peuple n’avait rien à changer. Bref, les prophéties négatives sont là pour provoquer un choc grâce à la réalité crue dénoncée par le prophète et aux menaces effrayantes qui l’accompagnent en cas de passivité.
- Promesse de délivrance
Mais même dans les prophéties les plus noires, il y a très souvent un peu de lumière. Même quand le châtiment est inévitable, Dieu promet un avenir meilleur, une porte de secours inespérée au milieu du chaos. C’est là encore ce qu’on voit au chapitre suivant quand Jérémie, dans sa lettre aux déportés, écrit ce célèbre verset qu’on cite tellement souvent hors contexte :
Jr 29.11 Car moi je connais les projets que j’ai conçus en votre faveur, déclare l’Éternel : ce sont des projets de paix et non de malheur, afin de vous assurer un avenir plein d’espérance. 12 Alors vous m’invoquerez et vous viendrez m’adresser vos prières, et je vous exaucerai. 13 Vous vous tournerez vers moi et vous me trouverez lorsque vous vous tournerez vers moi de tout votre coeur. 14 Je me laisserai trouver par vous – l’Éternel le déclare – je ferai revenir les exilés de votre peuple et je vous rassemblerai du milieu de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai dispersés – l’Éternel le déclare – pour vous ramener dans le pays d’où je vous ai déportés.
Il s’agit bien entendu d’une véritable promesse de délivrance… Mais au bout de 70 ans d’exil ! Dieu ne laisse pas le mal impuni, mais son souhait est que son peuple s’en sorte. Le problème c’est qu’il ne peut pas s’en sortir par lui-même, c’est pourquoi au chapitre 31 Dieu annonce que son Saint Esprit va agir puissamment dans les cœurs pour les rendre capables de vraiment aimer Dieu et de vraiment faire sa volonté. Puisque l’homme est incapable de plaire à Dieu, Dieu va lui-même agir puissamment pour renverser la tendance :
Jr 31.31 Les jours viennent – déclaration du SEIGNEUR – où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, 32 non pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai saisis par la main pour les faire sortir d’Egypte, alliance qu’ils ont rompue, bien que je sois leur maître – déclaration du SEIGNEUR. 33 Mais voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, après ces jours-là – déclaration du SEIGNEUR : Je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai sur leur coeur ; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple. 34 Celui-ci n’instruira plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant : « Connaissez le SEIGNEUR ! » Car tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand – déclaration du SEIGNEUR. Je pardonnerai leur faute, je ne me souviendrai plus de leur péché.
Cette prophétie est très très belle, car elle décrit une harmonie presque totale entre Dieu et ses créatures… Mais elle ne se réalisera que six siècles plus tard ! Quand Dieu le fils s’incarnera et s’offrira lui-même en sacrifice pour assurer un pardon parfait et éternel, entre le dieu 3 fois saint et ses adorateurs pêcheurs. Et c’est après la résurrection de Jésus que Dieu l’Esprit, troisième personne de la Trinité divine, entrera en scène pour appliquer l’œuvre de Jésus dans la vie des chrétiens, les rendant capables de vouloir faire la volonté de Dieu, leur père adoptif.
Soyons des prophètes
Aujourd’hui, nous sommes 2000 ans après le début de cette nouvelle alliance et le monde est aussi compliqué à vivre que du temps de Jérémie !

Vous connaissez probablement le schéma Création-Chute-Rédemption-Nouvelle Création qui résume l’Évangile et qui est un très bon outil pour décrypter le monde. Si je vous demande où nous nous situons dans ce schéma, vous ne pourrez pas trouver de point exact, car même en étant des chrétiens unis à Dieu grâce au seigneur Jésus-Christ, nous sommes entre le déjà et le pas encore. Nous goûtons déjà à la vie nouvelle et au Salut, mais nous souffrons encore de notre état pêcheur et de notre environnement hostile. Notre expérience et notre discours sont donc un mélange de très négatif et de très positif. Cela doit nous mettre en garde contre tout discours simpliste à propos de l’état du monde, de l’état des Hommes et de l’état de l’Église. Ne nOUS comportons pas en faux-prophètes : gardons-nous donc de toute parole hâtive et méfions-nous quand nous en entendons.
Pour que notre comportement et nos paroles soient prophétiques dans le monde et dans l’Église, nous devons toujours garder ces 2 éléments importants : 1) il y a des choses mauvaises qui doivent changer et 2) il est à tout moment possible de changer grâce à la puissance de l’Esprit de Jésus, donc changeons ! Nous vivons dans un savant mélange d’insatisfaction du monde présent et de désir, de réjouissance du monde avenir qui est déjà un peu là. Et il me semble que nous touchons déjà à la fausse prophétie (ou en tout cas la mauvaise prophétie) soit quand nous nous satisfaisons du Péché de ce monde déchu alors que nous avons une espérance à partager et à vivre ou alors quand nous vivons comme si tout allait bien, volant de victoire en victoire, alors que nous galérons avec notre Péché individuel et collectif au quotidien. Ne pratiquons donc pas la méthode Couet et la pensée positive tellement à la mode aujourd’hui mais progressons dans la sanctification et ne soyons pas blasés par la vie normale mais soyons sel et la terre et lumière du monde pour que les gens qui nous entourent soient touchés par l’Évangile !
Ne soyons donc pas des démagogues qui vendent et vivent un Évangile de fiction, à bas prix. Notre monde se raconte des histoires, que l’Église du Roi Jésus ne l’imite pas ! Nous sommes entre le déjà et le pas encore, nous sommes des intermittents du sublime, nous regardons et parlons de l’ensemble de la réalité. Nous ne sélectionnons pas ce qui nous arrange pour mieux vivre ou pour dire ce que les autres veulent entendre : nous avons les yeux bien ouverts sur le monde réel pour proclamer, de la bonne manière, la repentance et la possibilité d’être pardonné par le Seigneur Jésus. Et en tant que communauté du Seigneur, nous faisons l’effort (car cela demande des efforts) de vivre ensemble dans l’amour en nous édifiant les uns les autres, en nous reprenant et en nous pardonnant. Il y en a qui sont dans la joie, il y en a qui se lamentent, d’autres sont en colère : toutes les émotions sont à accueillir car nous faisons partie de ce monde mais toutes les émotions ne sont pas à cultiver car nous sommes appelés à être renouvelés par l’Esprit Saint.
L’avenir de notre monde est comme d’habitude (mais peut-être un peu plus) incertain. C’est le plan du Seigneur et non les actualités qui doit nous diriger. Que notre manière de commenter ces actualités et de les vivre soit emprunte de la sagesse qui vient d’en Haut ! Regardons donc au Seigneur en apprenant à le connaître de plus en plus grâce à nos lectures bibliques, nos encouragements fraternels et notre vie de prière. Puis, proclamons notre espérance lumineuse au milieu de l’obscurité.