Par Edouard Nelson, pasteur à Paris
Livrés à nous-mêmes, nous tendons à l’autosuffisance. « Je peux y arriver. Je n’ai qu’à travailler. » Prier, ce serait une perte de temps : « Il faut agir ! Si tu as confiance en toi-même, tu peux tout faire. »
La prière biblique ne nous vient pas naturellement. Or nous avons besoin de lire la Bible afin d’apprendre à prier car la prière est incontournable pour vivre heureux en tant qu’enfants de notre Père céleste bienveillant. Je vous propose Marc 10 : 46-52 pour nous aider à réfléchir à la prière.
Ils arrivèrent à Jéricho. Lorsque Jésus sortit de la ville avec ses disciples et une assez grande foule, Bartimée, le fils aveugle de Timée, était assis en train de mendier au bord du chemin. Il entendit que c’était Jésus de Nazareth et se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » Beaucoup le reprenaient pour le faire taire, mais il criait beaucoup plus fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le. » Ils appelèrent l’aveugle en lui disant : « Prends courage, lève-toi, il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau et, se levant d’un bond, vint vers Jésus. Jésus prit la parole et lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ?» « Mon maître, lui répondit l’aveugle, que je retrouve la vue. » Jésus lui dit : « Vas-y, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivit Jésus sur le chemin.
Bartimée a des choses à nous apprendre, et j’aimerais en souligner deux.
Reconnaître son besoin
Premièrement, il reconnaît son besoin. « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Aie compassion de moi ! Rabbouni, maître, que je retrouve la vue. » Les gens veulent le faire taire, mais il est trop conscient de son besoin : il a besoin de compassion, il a besoin de guérison. On ne va jamais prier, du moins au sens biblique du terme, si l’on ne reconnaît pas son besoin. Le GBU (ou une église) n’ira nulle part sans la prière. On pourra avoir un GBU (ou une église) qui réussit aux yeux du monde, attire bon nombre de personnes et propose quantités d’activités, mais sans l’intervention de Dieu, cela sera comme de la paille, de la poussière qui ne durera pas. Nous avons profondément besoin de Dieu si nous voulons voir de nouvelles personnes venir à lui. Nous avons besoin de Dieu si nous voulons voir sa Parole nous transformer et nous aider à voir. Bartimée a reconnu son besoin et nous avons besoin de faire de même pour prier véritablement.
Reconnaître son roi
Deuxièmement, il reconnaît son roi. « Fils de David, fils de David, aie pitié de moi. » A part les mauvais esprits, et Pierre au chapitre 8, il est rare de trouver dans l’évangile de Marc des gens qui savent qui est Jésus. Bartimée le sait, même s’il ne comprend pas tout. Il voit en Jésus le Fils de David, l’héritier du grand roi, le Messie, le sauveur du peuple. Il ne se laisse pas réduire au silence par les autres mais persiste dans ses cris. On lui dit : « Tais-toi ! » Il répond : « Fils de David ! Aie compassion de moi ! » Il croit que ce Fils de David peut lui rendre la vue. Il est prêt à jeter son manteau, et à bondir vers Jésus. C’est remarquable car, s’il n’avait pas été guéri, il aurait peut-être perdu la seule chose qui le protégeait du froid. C’est la preuve d’une vraie confiance en Jésus car il voit en lui un homme puissant, le Fils de David, capable de le guérir, capable de tout changer.
Comme Bartimée, nous avons de grands besoins. Malgré notre faible nombre, nous voulons, au GBU, avoir un impact éternel. Nous voulons voir des personnes sauvées pour l’éternité, nous voulons voir des chrétiens qui portent le fruit de l’Esprit dans tous les domaines de leur vie, nous voulons voir naître de nouveaux GBU, et tout cela, en étant bien peu de choses (peut-être seulement quelques étudiants dans une grande fac). Mais nous avons un grand Roi et nous connaissons le Fils de David.
La prière, c’est aussi reconnaître notre Roi et sa puissance. Aussi nous prions afin que Dieu soit glorifié dans notre GBU et dans notre ville. Si nous ne priions pas, et que Dieu utilisait nos efforts pour étendre son royaume, attirer des étudiants à lui et transformer des vies, alors nous pourrions croire que notre force, nos capacités, nos accomplissements sont seuls responsables de telles conséquences. Nous devons donc prier car cela nous apprend que tout ce qui se passe d’une utilité éternelle doit être attribué à Dieu seul. Prier, c’est mettre Dieu à sa place, au centre, et le reconnaître comme seul vrai maître. Prier, c’est nous mettre à notre place, celle de tout-petits qui n’ont aucune vraie force en eux, et qui, avec confiance, et dans l’abandon de leur autosuffisance, veulent tout lui remettre. A nous d’avoir cette confiance, cette vraie reconnaissance de notre Roi, celui qui est capable d’utiliser un petit GBU bien au-delà de nos rêves.