Beaucoup de gens ont renoncé à étudier le livre de l’Apocalypse, parce qu’ils ont été rebutés par sa difficulté, ou la nature complexe de certaines de ses interprétations. Mais aucun autre livre dans la Bible n’apportera une récompense plus grande à celui qui l’étudie pour y découvrir sa pertinence actuelle plutôt qu’une espèce d’énigme eschatologique. Il est important de garder en mémoire que les visions qui occupent une si grande partie du livre ne doivent pas être prises comme une description littérale : le livre est écrit dans une forme littéraire qu’on appelle apocalyptique, qui exprime des réalités célestes et spirituelles en utilisant un symbolisme conventionnel et complexe. On pense généralement que l’Apocalypse a été écrite par l’apôtre Jean, dans des jours de persécution, comme le prouve son exil (1.9). Certains pensent que cet exil a eu lieu sous Néron, qui est mort en 68 après Jésus Christ, et d’autres sous le règne de Domitien (81-96). C’est cette dernière date qui semble la plus probable. La lutte entre le peuple de Christ et la puissance de Rome avait maintenant atteint un point plus avancé que celui qui est rapporté dans les Actes des Apôtres. À partir du règne de Néron, le culte de l’empereur s’est répandu, et les perspectives pour l’Église étaient sombres et menaçantes. L’allusion à Rome au chapitre 17 est à peine voilée. Certains commentateurs (les « prétéristes ») pensent que l’ensemble se rapporte à des événements contemporains de l’auteur, de sorte que, pour nous, le livre parle de choses passées. D’autres commentateurs (les « historicistes ») considèrent que les chapitres 2 à 19 se rapportent à l’histoire de l’Église avant et après la chute de Rome, et également au conflit entre la religion évangélique et l’Église romaine, ce qui nous amène aux temps de la fin. D’autres (les « futuristes ») considèrent les chapitres 2 et 3 comme un résumé de l’histoire chrétienne, et le reste du livre comme une prophétie qui annonce les événements à l’époque du retour du Seigneur. Une interprétation correcte trouve des éléments intéressants dans chacun de ces trois points de vue. Il vaut mieux étudier ce livre avec l’assurance :
a) qu’il comportait un véritable message pour l’époque à laquelle il a été écrite ;
b) que les leçons de ce livre ont trouvé une application dans l’histoire de l’Église ;
c) qu’il contient des références prophétiques pour l’avenir.
Au lieu d’être troublé par les obscurités qu’il découvre dans le livre, le lecteur peut faire sa joie de ce qui est clair dans son message. Nous avons dans ce livre des leçons d’une très grande valeur concernant la place du peuple de Dieu dans son plan, et l’avenir glorieux qui l’attend, la nature céleste des combats terrestres, qui ne peuvent être menés à bien qu’avec l’aide de Dieu, le jugement éternel de Dieu sur Satan et le péché, la certitude de la complète victoire, le fait que Dieu est Seigneur de l’histoire, et le retour de Jésus-Christ notre Seigneur.
Plan
1.1-8 Prologue.
1.9-3.22 Vision du Christ, vivant pour toujours, au milieu des églises.
4.1-5.14 Vision du trône de Dieu, et de l’Agneau au milieu du trône, qui reçoit le livre scellé des jugements de Dieu.
6.1-8.5 Vision des « sceaux », avec deux vision intercalées pour le réconfort du peuple de Christ (7.1-8, 9-17).
8.6-11.19 Vision des « trompettes », avec trois visions pour le réconfort du peuple de Christ (10.1-11 ; 11.1-2, 3-13).
12.1-14.20 Vision de l’enfant mâle, et du dragon et des deux bêtes, avec trois visions pour le réconfort du peuple de Christ (14.1-5, 6-13, 14-20).
15.1-16.21 Vision des « coupes ».
17.1-19.10 Vision de Babylone, la ville prostituée, et de sa destruction.
19.11-20.15 Vision du retour de Christ, de son triomphe sur ses ennemis, et du jugement dernier.
21.1-22.5 Vision des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, et de la nouvelle Jérusalem.
22.6-21 Épilogue.