Résistance
Achab acculé mais têtu
Trois ans après la malédiction d’Élie, on retrouve le roi Achab en très mauvaise posture. La sècheresse est tellement forte qu’il est sur le point d’abattre ses armes de guerre les plus efficaces : ses chevaux qu’il ne peut plus nourrir (5). Sa déchéance est si grande qu’il part lui-même chercher une éventuelle source d’eau ! (6) On pourrait penser que dans sa situation, Achab aurait pu se remettre en question en faisant un raisonnement simple : « Élie a châtié mon idolâtrie en provoquant la sécheresse alors je vais revenir au culte de l’Éternel pour qu’il pleuve à nouveau. » Au lieu de cela, il pense qu’Élie lui veut du mal (17) et le fait chercher partout, sûrement pour le forcer à retirer sa malédiction (10). Achab est-il stupide ? Aveuglé par son idolâtrie ? Sous l’emprise de sa femme ? Peut-être un peu des trois à la fois mais surtout la troisième proposition !
Jézabel la diabolique
Jézabel aime beaucoup son Dieu national (Baal) et sa parèdre (Aschéra). Il faut dire que son père, le roi de Tyr et Sidon, était aussi prêtre d’Aschéra (ou Astarté) donc on comprend pourquoi 850 prophètes païens mangent à sa table (19) ! Un tel chiffre montre l’ascendant de ce nouveau culte (diabolique) sur celui (authentique) rendu à l’Éternel en Israël. Et non seulement la reine impose le culte païen dans le royaume du nord mais en plus elle « tue la concurrence » en faisant massacrer les prophètes de l’Éternel. Ceci est assez logique puisqu’on imagine aisément que, dans une société ou la religion est étroitement liée à la politique, ceux-ci devaient être des opposants dangereux pour elle.
Abdias le fidèle
L’auteur du livre des Rois répètent deux fois (4 et 13) qu’Abdias (qui n’est pas le même homme que l’auteur du livre biblique) est un résistant à la purge opérée par Jézabel. Il a beau faire partie de la haute administration royale, il prend des risques pour sauver 100 prophètes du Seigneur. Sa conversation avec Élie, autre résistant, est très intéressante car leurs méthodes sont radicalement différentes. Élie est un électron libre adepte des gros coups médiatiques et qui disparaît ensuite tandis qu’Abdias est un agent secret infiltré qui risque sa peau tous les jours. Abdias ne veut donc pas payer de sa vie une nouvelle provocation du grand prophète.
RDV sur le Carmel
Mais Élie sera là quand Achab viendra le voir et Abdias ne sera pas inquiété. D’ailleurs une fois de plus le prophète rencontre le roi… mais pas la reine ! Est-ce qu’il a peur ? Est-ce qu’il la méprise tant qu’il ne juge pas utile de lui parler mais d’avoir comme seul interlocuteur le roi légitime d’Israël ? Bonne question. En tout cas, l’épilogue de cette longue période de sécheresse aura lieu sur le mont Carmel avec ses « homologues » païens. Mais que va-t-il se passer ?
APPLICATION
→ Quand nous sommes dans une situation inconfortable, nous réagissons souvent comme Achab : nous accusons les autres pour qu’ils ont fait (ou pas fait), nous nous doutons de Dieu… mais il ne nous vient pas à l’esprit de nous remettre en question ! Et si une bonne moitié de mes problèmes venaient de moi-même, de mon comportement, de mes peurs, de mes pulsions incontrôlées ? Comprendre cela entraîne une attitude de repentance qui peut nous aider à voir d’abord la poutre dans notre œil avant la paille dans l’œil de notre prochain… qui a parfois raison de nous remettre à notre place parce que Dieu l’a mis là pour cela.
→ Que vous ayez le profil d’Abdias (discret et efficace dans les petites choses) ou celui d’Élie (grandiloquent adepte des gros coups), n’enviez pas ou ne soyez pas énervés par le style opposé car tous deux sont au service de Dieu qui a mis multiples dons dans son corps qui est l’Église. Réjouissez-vous plutôt que le nom du Seigneur Jésus soit glorifié par les petites et les grandes choses faites par chacun. Ne réduisons pas l’action de Dieu à une seuls et unique méthode mais comprenons qu’il utilisent des personnes différentes mais complémentaires.