22 Moïse fit partir Israël de la mer des Joncs ; ils prirent la direction du désert de Shour ; ils firent trois journées de marche dans le désert, ils ne trouvèrent pas d’eau.
23 Ils arrivèrent à Mara ; mais ils ne purent pas boire l’eau de Mara, parce qu’elle était amère. C’est pourquoi on l’a appelée du nom de Mara (« Amère »). 24 Le peuple se mit à maugréer contre Moïse, en disant : Qu’allons-nous boire ? 25 Il cria vers le SEIGNEUR. Le SEIGNEUR lui indiqua un certain bois, qu’il jeta dans l’eau : l’eau devint douce. C’est là qu’il donna au peuple des prescriptions et des règles ; c’est là aussi qu’il le mit à l’épreuve. 26 Il dit : Si vraiment tu écoutes le SEIGNEUR, ton Dieu, si tu fais ce qui lui convient, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses prescriptions, je ne t’infligerai aucune des maladies que j’ai infligées à l’Egypte : c’est moi, le SEIGNEUR (YHWH), qui te guéris.
“Précédemment, dans Exode 15 première partie : nous avions laissé le peuple israélite heureux et reconnaissant de la délivrance permise et offerte par Dieu ; un peuple conscient de la fidélité de Dieu même si souvent c’était à travers différentes étapes plutôt qu’instantané. Un peuple assuré de la présence de Dieu à ses côtés pour l’avenir et de l’accomplissement de la promesse de la conquête d’un pays.”
Ce que nous apprend ce texte :
– on ne sait pas combien de temps le peuple a marché jusqu’au désert, mais on sait qu’une fois arrivé là, il lui a fallu… faire face à de nouveaux défis. Voilà que l’eau vient à manquer sur sa route (surprenant, dans un désert, hein…) alors que l’eau n’est pas un luxe mais bien vitale pour leur survie. Plus embêtant encore, les israélites tombent sur de l’eau (à Mara) mais celle-là n’est pas buvable. Dans le genre frustrant, c’est pas mal !
– Face à cette épreuve, que fait le peuple ? Au vu du passage précédent, on pourrait s’attendre à une prière d’intercession confiante. Mais ce sont plutôt des « murmures » contre Moïse qui arrivent. Autrement dit, le peuple se plaint en doutant de l’action de Moïse, de sa capacité à les mener en leur donnant le nécessaire.
– Moïse, face à cette réaction, s’adresse à Dieu, l’implore de les aider, ce que ce dernier fait en lui permettant d’agir miraculeusement et instantanément sur la qualité de l’eau.
– Il nous est indiqué que c’est là que le peuple reçut des premières prescriptions (rappelons-nous que les dix commandements, etc. ne sont PAS encore passés, l’épisode que nous lisons est avant cette alliance du Sinaï ; on ne nous dit pas clairement ici quelles sont ces prescriptions données, ce qui importe le plus à l’auteur sont les circonstances dans lesquelles elles sont données). Dieu indique aux israélites qu’ils ne doivent pas juste s’attendre à des miracles et à l’accomplissement de la promesse, qu’ils ont aussi un rôle à jouer par leur attitude ; il leur rappelle qu’ils ne sont pas forcément à l’abri de tout si jamais ils venaient à ne pas respecter leur statut de peuple de Dieu ; au v.26 il utilise un exemple qui leur parle et devrait les mettre en garde : les maladies /plaies vécus par les égyptiens peu auparavant étaient dévastatrices et étaient également dû à l’inconstance de Pharaon vis-à-vis des Israélites et surtout de sa propre parole face à Dieu.
– Tout en les mettant en garde, il les bénit : après avoir adouci l’eau de Mara, il les conduit à Elim où sources et palmiers sont en abondance. Il montre qu’il pourvoit et qu’il va tenir « sa part du marché ».
Ça peut nous parler :
– quand on commence à croire qu’un (ou une série de) miracle /délivrance, bref qu’une aide divine dans notre vie va tout améliorer en aplanissant d’un coup toutes les montagnes devant nous : erreur ; Dieu délivre, mais Dieu fonctionne par étape. Sinon, c’est très simple, on n’a plus qu’à se tourner les pouces et à prendre tout comme un dû. Or chaque bénédiction est une grâce, quelque chose que nous ne méritons pas. IL NE NOUS DOIT RIEN.
– par contre, pour autant, Dieu nous aime. Il ne nous devait rien mais il a donné Jésus. Il a offert le pardon ultime. Bref, soyons heureux de ça et remettons en perspective les choses que nous n’avons pas ou qui ne marchent pas comme « on pensait qu’il indiquait que ça marcherait ». Réfléchissons quand nous commençons à nous mettre en colère contre Dieu ou à remettre en cause sa bonté et sa présence quand on voit que le groupe de la ville d’à côté à 10 nouveaux alors que le vôtre, en faisant 3 fois plus de pub, n’en a qu’un, et encore. Ceux qui en ont dix peuvent se réjouir de cette grâce (et prier pour avoir une bonne gestion de ce « don » ^^) et ceux qui n’en ont qu’un peuvent se réjouir pour lui déjà ; ceux qui n’en ont pas peuvent se réjouir du temps que ça va leur permettre d’avoir dans la prière et ils seront d’autant plus reconnaissants et attentifs à la réponse que Dieu pourra donner en temps et en heure, à sa manière, que ce soit en vous ‘envoyant’ plus de monde après ou bien en vous permettant d’être un groupe plus soudé parce que priant et organisant des choses tous ensemble (ce qui est plus compliqué quand on est plusieurs). Persévérons dans la prière et la confiance afin de passer les épreuves enrichis et fortifiés dans notre foi. [La rédaction indique que toute ressemblance forte entre les exemples utilisés et une situation actuellement vécue dans tel ou tel groupe serait tout à fait fortuite]
– N’oublions pas que Dieu nous donne l’essentiel et même plus : suffisamment pour pouvoir vivre, sa parole, des personnes avec qui la lire . La promesse qui est la nôtre, plus que celle du pays que les israélites recherchaient, c’est celle du pardon complet, d’être près de Dieu dans l’éternité, celle du salut et d’une vie éternelle où nous serons délivrés des problèmes (tout à fait réels mais eux pas éternels) de notre vie sur terre. On vivra le retour de Jésus et l’établissement complet du Royaume de Dieu avec joie et grâce d’en faire partie !
Isabelle Veldhuizen