Quand on aime le pouvoir, on est parfois prêt à employer des méthodes discutables. Les 5 personnages dont nous allons parler ont largement dépassé ce stade car pour eux la vie humaine n’a aucune valeur. Ce sont des psychopathes, incapables d’avoir des émotions, de la compassion, des scrupules. Et le pire, c’est qu’ils ont dirigé le peuple de Dieu !
5. Jézabel, la reine qui porte la culotte (1 Rois 18-21)
Elle est dominatrice, son mari Achab le roi d’Israël est faible, son père, le roi de Tyr, est un ancien prêtre de la déesse Astarté : tous les ingrédients sont présents pour qu’elle impose sa loi et sa religion dans le Royaume du nord. Pour lui plaire, Achab lui fait construire à Samarie un temple et un autel consacrés à Baal ainsi qu’une statue représentant l’Astarté phénicienne. Pourtant, ça ne lui suffit pas. Elle veut le monopole, il faut éradiquer le culte de l’Éternel… qui était déjà assez mal au point. Car ce qui est intéressant dans cette histoire c’est que Jézabel fait preuve envers ses dieux d’un zèle que les Israélites n’ont pas pour l’Éternel (7000 familles seulement ne pratiquaient pas l’idolâtrie !). Elle décide donc de faire tuer tous les prophètes fidèles restant dans le pays. Seuls 100 d’entre eux ont été sauvés du massacre par Abdias, le chef du palais du roi, mais il reste aussi Élie qui était parti à l’étranger (chez la veuve de Sarepta). Jézabel tient à imposer son culte mais on sait que c’est davantage par mégalomanie que par foi. En effet, quand 850 de ses prophètes païens furent ridiculisés par Élie (tout seul) à l’occasion d’un concours de miracle, la reine n’a pas remis en cause son “partenariat” avec Baal et Astarté. Elle a au contraire voulu supprimer le grand prophète. C’est un peu la même chose avec un certain Naboth qui ne voulait pas céder un terrain à son mari Achab pour qu’il puisse en faire un potager à côté de son palais : la solution de Jézabel est de monter un coup tordu pour le supprimer. Cette femme déteste qu’on résiste à sa volonté de toute-puissance. Pourtant, c’est dans ce champ volé qu’elle finira écrasée (défenestrée), le corps mangé presque entièrement par des chiens. Oui, c’est un peu dégueu mais quand on a lu toute la biographie, on se dit que c’est une fin qui convient à merveille au degré de malveillance du personnage !
4. Hérode le Grand, le paranoïaque absolu (Matthieu 2)
De -37 à -4, il est un roi puissant qui, grâce à des mariages judicieux, des victoires militaires et l’appui des Romains règne sur un territoire équivalent à celui de Salomon ! Mais il a un énorme point faible : il n’est pas juif mais iduméen (de l’ancien royaume des Édomites, descendants d’Ésaü). Pour se donner une légitimité il épouse alors Mariamne, une Hasmonéenne (la lignée au pouvoir du royaume juif indépendant quelques décennies plus tôt, voir La période intertestamentaire), et agrandit et embellit le temple de Zorobabel à Jérusalem. Mais quand on aime le pouvoir et qu’on n’est pas sûr de soi on a tendance à perdre son calme dès qu’on se sent menacé : il fait nommer son beau-frère (un hasmonéen) Grand-Prêtre mais comme il est trop populaire il le fait noyer, puis il fait tuer Mariamne et les deux fils qu’il a eu avec elle pour être sûr que plus personne de la dynastie légitime ne pourra revendiquer sa place. Oui, nous avons affaires à un authentique paranoïaque. L’empereur Auguste aurait même dit de lui : “il vaut mieux être le porc d’Hérode que son fils” ! Mais son pétage de plombs le plus célèbre s’est produit quand des mages venus d’Orient sont venus lui demander où était le Messie, le roi des Juifs venant de naître. Mais, le seul roi des Juifs… C’EST LUI !!! En bon psychopathe, Hérode est aussi méthodique que déterminé : 1) il fait faire des recherches : d’après les prophéties, la ville du Messie c’est Béthléem ; 2) il dit aux mages de revenir lui dire où se trouve son concurrent afin d’effectuer une frappe chirurgicale ; 3) puisque les mages ne sont pas revenus, il faut tuer tous les garçons âgés de 2 ans et moins se trouvant dans la ville et ses environs (soit une centaine de bébés). Manque de pot pour lui et heureusement pour nous, pour une fois il n’a pas réussi à tuer son concurrent ! Par contre, lui est mort peu après de la gangrène. T’étais pas de taille contre Jésus, p’tit gars !
3. Abimélek, le rouleau compresseur (Juges 9)
Gédéon, le célèbre chef/juge, a eu pas mal de concubines. La rançon de la gloire sans doute. Mais certains désagréments sont aussi à prévoir : quand on a failli être proclamé roi par le peuple et qu’on laisse derrière soi 72 héritiers potentiels, il ne faut pas s’étonner que certains d’entre eux soient aveuglés par la soif de pouvoir. La mère d’Abimélek est originaire d’une ville importante nommée Sichem. Il va donc se servir de ses appuis familiaux pour fomenter un complot qui va lui permettre d’égorger à la suite ses 70 frères sur un même rocher, un peu comme dans un sacrifice païen. C’est d’ailleurs avec 70 pièces provenant d’un temple de Baal qu’il a payé des mercenaires pour faire son coup. Une pièce par vie, c’était la valeur que ce grand humaniste accordait à ses (demi) frères. Seul Yotam, le plus jeune, échappa au carnage et nous fit cadeau d’une des paraboles les plus caustiques de toute la Bible. Il y décrit la suite des événements : Abimélek régnera 3 ans puis sera trahi par les habitants de Sichem qui l’avaient mené au pouvoir. Pour se venger, il rasera la ville et brûlera le temple de Baal (celui des 70 pièces) avec les 1000 personnes qui avaient trouvé refuge à l’intérieur. Quand Abimélek veut quelque chose, rien ne l’arrête, surtout pas les scrupules ! Cependant, quand il va continuer son expédition punitive contre une autre ville rebelle, il va trouver la mort. Pourtant il s’en était emparé, il ne restait plus qu’à faire comme à Sichem : mettre le feu à la tour fortifiée où s’étaient réfugiés les villageois. Mais avant d’avoir eu le temps de craquer l’allumette, il a eu un énorme retour de flamme de ses méfaits passés : une simple femme lâcha une meule du haut de la tour… et dans ta face le psychopathe ! Il avait le crâne ouvert mais était assez conscient pour se payer la honte d’avoir été terrassé par une gonzesse. Il demanda donc à son écuyer de l’achever pour conserver son honneur… Raté !
2. Jéhu, le nettoyeur (2 Rois 10)
Tels Dexter, il y a des psychopathes qui peuvent servir la bonne cause. Jéhu en est un. Il a été désigné par Dieu (via Élisée) pour exercer son jugement contre la maison d’Achab le roi d’Israël et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il prend son rôle très à cœur… quitte à aller beaucoup plus loin que sa mission ! Y prendrait-il du plaisir ? Au départ, il fait ce qu’il a à faire : il tue Yoram le fils d’Achab (roi d’Israël) ainsi que Ahazia le petit-fils (roi de Juda), il fait tuer la vilaine Jézabel et enfin il se fait livrer la tête des 70 autres descendants restants grâce à un pacte avec leurs précepteurs. C’est bien sanglant mais jusqu’ici il obéit à l’ordre divin. C’est ensuite qu’il commence à partir en vrille : il fait périr les principaux officiers, conseillers et amis d’Achab (non seulement ils ne sont pas de sa famille mais en plus ils sont utiles pour administrer le Royaume), puis égorger 42 cousins d’Ahazia le roi de Juda (sûrement des descendants de David car sa mère descendait d’Achab mais son père descendait de David). Enfin il organise une fête en l’honneur de Baal afin de piéger ses prêtres et ses adorateurs : toutes les personnes qui entrent dans le temple sont massacrées. À ce stade, ce n’est plus du nettoyage, c’est de l’extermination à but politique ! Mais le problème, c’est que malgré sa “générosité” dans la boucherie de masse il a oublié du monde. Une fille d’Achab est toujours vivante et elle va être encore pire que lui !
1. Athalie, la grand-mère machiavélique (2 Rois 11)
C’est la fille de Jézabel et Achab et on peut dire qu’elle tient bien de sa mère (remarquez que 3 psychopathes concernent cette période de l’histoire) ! Il est même possible d’affirmer qu’elle a fait pire. Car si elle n’a pas atteint des sommets dans le nombre de victimes, c’est le contexte et la manière qui montrent sa perfidie. Avant de décrire ce qu’elle a fait d’ignoble, il faut d’abord dire que c’est une femme qui a vécu 2 drames familiaux. Le premier concerne son mari Yoram qui était un idolâtre (il a aussi assassiné ses 6 frères… “seulement” : trop petit joueur pour figurer dans ce palmarès) ; c’est pourquoi Dieu a permis que des Arabes et des Philistins le battent et tuent tous ses fils à l’exception d’un seul. À ce moment-là, Athalie n’a plus qu’un fils et un mari… qui meurt peu de temps après (sa mort mérite d’ailleurs de figurer dans un prochain Top 5). Le second drame concerne son dernier fils Ahazia qui meurt assassiné par Jéhu qui, parce qu’il aime beaucoup finir ce qu’il a commencé, en profite pour liquider 42 autres princes de Juda. Athalie est donc la seule survivante de 2 massacres. Et là on se dit que, heureusement, elle a encore ses petits-enfants pour perpétuer le souvenir de son fils. “Os de ses os, chair de sa chair”… que nenni ! Pour la psychopathe qu’elle est, cette marmaille est surtout une armée de prétendants au trône. Elle décide donc de tous les éliminer. Malheureusement pour elle, une demie-sœur de son défunt fils parvient à cacher l’un d’eux dans le temple car elle est mariée au grand-prêtre. Le bébé s’appelle Joas. Le couple attend 7 ans qu’il grandisse et, un jour, on le montre au peuple, on l’oint roi, on le couronne… et on dénonce la reine infanticide qui est exécutée dans l’heure. Ouf, au final on a encore un descendant de David sur le trône mais on n’est pas passé loin de l’extinction !
Tous ces funestes exemples sont là pour nous épouvanter, nous montrer ce que produit le Péché quand il est porté à son comble (un peu comme dans le Top 5 des histoires les plus trash). S’il n’y avait pas la Grâce commune de Dieu, nous serions tous comme ça… et nous aurions probablement éteint notre race depuis longtemps. Heureusement, le Seigneur maintient en l’homme un certain degré de conscience, de valeurs morales pour qu’il puisse bénéficier de sa Grâce spéciale, pour qu’il puisse mettre sa foi en Jésus et lui ressembler.
Merci, grâce à vous, j’ai pu apprendre l’existence de certains personnages bibliques, ce qui m’a permit de lire leurs biographies sur Wikipédia par la suite. J’ignorais l’existence de Jézabel et Athalie qui semblaient toutes les deux avoir le Trouble de Personnalité Histrionique et Antisocial.