Dieu n’est pas un homme. Quand il réagit à une situation, il est beaucoup plus fin, plus drôle, plus pédagogue que nous ne pourrions l’être. Voici 5 situations où sa réponse a été particulièrement intéressante.
5. L’Arche comme talisman. (1 Samuel 4.2-11)
À l’époque des Juges, les Israélites ont une fidélité à Dieu assez aléatoire. Un peu à l’image des fils d’Éli, le grand-prêtre et juge en place, qui étaient profanateurs de la loi de Moïse et fornicateurs. En tant que membres du peuple de Dieu, tout ce “beau” monde se croyait à l’abri de l’Alliance. Aussi, quand les Philistins les attaquent et gagnent une bataille, ils se disent que s’ils ont perdu c’est parce qu’ils n’avaient pas l’Arche avec eux (bien sûr, ils n’ont pas pensé à leurs péchés !). Ils décident donc de la faire apporter par Hophni et Phinéas, les fils d’Éli : deux prêtres + un coffre sacré = bonne garantie de victoire ! Pourtant, Dieu va leur montrer que leur vision complètement païenne des choses ne leur sera d’aucune utilité. Non seulement les Philistins vont les battre une seconde fois mais ils vont aussi tuer Hophni et Phinéas et surtout… ils vont piquer l’Arche ! Comme quoi ce n’était pas de porte-bonheurs dont les Israélites avaient besoin mais d’un cœur fidèle à l’Éternel.
4. Tu veux de la justice, Habaquq ? (Habaquq 1)
Fin du VIème siècle avant notre ère, Habaquq a beaucoup prié le Seigneur pour se plaindre du délabrement spirituel de Juda, son peuple. Il a trop vu d’injustices sociales et il demande au véritable propriétaire de la terre promise de “faire le ménage”, de faire respecter sa loi. Quoi de plus naturel pour un prophète que de réclamer la justice divine ? Bonne nouvelle : Dieu lui répond qu’il est d’accord pour changer radicalement les choses ! Par contre, il va le faire en envoyant les Babyloniens détruire Jérusalem et déporter le peuple. Quoi ??? Pour Habaquq, il est inconcevable que des étrangers idolâtres et cruels puissent servir d’outil au Seigneur pour accomplir son jugement. Pourtant, Dieu lui annonce que ce sera le cas et qu’il faudra faire preuve de patience car, quelques décennies plus tard, l’empire babylonien s’écroulera. Et malgré cet avenir sombre, celui qui tiendra ferme dans la foi sera sauvé car, un autre jour, c’est le Seigneur lui-même qui viendra délivrer son peuple. Il est donc question de continuer à Lui faire confiance malgré les apparences. Oui, Dieu est tellement grand/parfait/omniscient qu’en un événement historique il arrive à 1) montrer sa justice en châtiant Juda, 2) faire prospérer Babylone pour mieux l’humilier ensuite, 3) montrer son amour en libérant des Judéens et 4) tester la foi de ceux qui n’ont pas de mal à la proclamer quand tout va bien. Il est vraiment fort, non ?
3. Qui veut arrêter David finit tout nu. (1 Sa 19.20-24)
Le roi Saül est devenu complètement fou : alors que David est son meilleur soldat il veut le faire mourir car il pressent qu’il va le remplacer prochainement. Après plusieurs tentatives indirectes infructueuses, il décide de passer à une chasse à l’homme officielle. Mais, prévenu et protégé par 2 enfants du roi, David parvient à s’échapper à Rama, dans la communauté de prophètes dirigée par Samuel. Qu’à cela ne tienne : Saül envoie des troupes pour qu’on lui livre son ennemi. Mais quand les soldats arrivent sur les lieux, ils sont bien embêtés pour négocier car leurs interlocuteurs sont… en transe ! Et en plus c’est contagieux ! Comment arrêter quelqu’un quand on est dans un état d’exaltation avancé ? C’est très simple : on n’y arrive pas. Quand la troupe, remise de ses émotions, revient bredouille auprès de Saül, celui-ci décide d’envoyer un second détachement, puis un troisième mais à chaque fois l’Esprit de Dieu prend le contrôle de ses hommes de main et les rend inoffensifs. Le roi décide alors d’aller lui-même accomplir sa basse besogne et devinez ce qui lui arrive ! Oui, il succombe à la vague prophétique comme les autres. Il reste même prostré en sous-vêtements pendant 12 heures, état pas très adapté à sa mission de départ. Dieu a donc formé comme une barrière spirituelle “positive” entre David et ses meurtriers, il a transformé le mal en bien. Mais peut-être que cette histoire de 3 délégations allant arrêter un homme seul vous rappelle un autre épisode biblique… mais oui : la tentative d’arrestation d’Élie (2 R 1.9-16) ! Sauf que là, l’issue est totalement opposée.
2. Les déboires des Philistins (1 Samuel 5)
Précédemment, en 5ème position, nous avons vu l’épisode de l’Arche de l’Alliance kidnappée par les Philistins alors que les Israélites la prenaient pour un talisman. La suite du récit n’est pas non plus piquée des hannetons car une fois l’objet sacré en leur possession, ces païens l’ont entreposé dans le temple de leur dieu principal, Dâgon. Il faut préciser que pour eux, en parallèle de leur victoire sur les circoncis, c’est bien lui qui avait vaincu l’Éternel. La suite va leur donner tort car, quand ils entrent le lendemain dans leur lieu sacré, la statue de leur divinité est allongée par terre, comme si elle se prosternait devant l’Arche ! Le surlendemain, alors qu’on l’a remise en place, elle est à nouveau à terre mais cette fois-ci avec la tête et les mains détachées, comme pour mieux mettre en évidence l’inconsistance du soi-disant dieu qu’elle représente. Mais ce sont les semaines suivantes qui vont prouver que l’objet qui n’avait pas été un porte-bonheur pour les Hébreux s’avère apporter le malheur chez un peuple impur. Certains pensent que c’est une épidémie d’hémorroïdes qui frappa les Philistins, d’autres une vague de peste bubonique à cause de la recrudescence de rats. Toujours est-il que tous ont compris que leur récent butin était la cause de tous leurs maux et qu’il valait mieux le restituer à ses anciens propriétaires, avec les honneurs si possible ! Finalement, dans la bataille entre les deux peuples, qui est le seul vainqueur ? L’Éternel, pardi !
1. Le chat devient la souris (Actes 9)
Saul aime l’Éternel. C’est un pharisien donc il est très attaché à la loi de Moïse, il pense que vouloir y obéir est la base de la foi, le lien fondamental entre les juifs mais surtout entre le Ciel et la terre. Saul aime l’Éternel, alors quand une secte détourne des centaines de fidèles du Temple et de ses sacrifices en prétendant que Jésus les a rendus inutiles, il est persuadé qu’il est d’utilité publique de l’éradiquer. Et comme il est aussi intelligent que zélé, sa persécution des chrétiens est aussi méthodique qu’efficace. Comment Dieu va réagir face à cet ange de la mort qui porte à son paroxysme la vieille confrontation entre le Seigneur Jésus et les docteurs de la loi ? Va-t-il le foudroyer, le pulvériser en réponse à son aveuglement spirituel ? Non, il choisit de le rendre littéralement aveugle pour le faire réfléchir et ensuite re-diriger son zèle et son intelligence à son service. Alors qu’il allait à Damas pour arrêter des chrétiens, il va finalement y aller pour y prêcher la Bonne Nouvelle de Jésus ! C’est ainsi que le plus grand ennemi de l’Évangile est devenu son plus grand serviteur, que le chat est devenu la souris… et que l’Église a acquis son plus grand théologien. Après tout ce qu’il a vécu, il n’est pas étonnant que Paul soit devenu le grand théoricien de la Grâce imméritée. Car si Dieu l’a sauvé lui, le persécuteur des saints, il peut sauver qui il veut, quand il veut.
Excellent…Merci beaucoup pour ce top 5