Etude de la série “Les pharisiens, des gens pas bien!”, camp d’hiver 2003. Auteur : Nora Shafir, Secrétaire Itinérante dans le Sud-Est
Se laver les mains (v.1-2)
Pourquoi les pharisiens attirent-ils l’attention sur les mains non lavées?
La tradition et le commandement de Dieu (v.3-9)
Le Seigneur dénonce alors un système religieux imaginé par l’homme, à son profit. Sous prétexte de piété, cet enseignement rabaisse l’homme au-dessous du niveau de sa conscience naturelle et de la morale généralement admise. Jésus rappelle d’abord le commandement de Dieu que ces pharisiens transgressaient : “Honore ton père et ta mère”. La loi condamnait à mort celui qui injuriait et maudissait ses parents. Celui qui les honorait obtenait par contre provision de bénédictions divines (Deut.5:16; Éph.6:1-3). L’enseignement apostolique maintient le commandement, comme aussi la promesse qui est maintenant d’ordre spirituel. Le croyant montre sa piété et sa fidélité à son Dieu en honorant ses parents ; il leur prodigue, dans toute la mesure possible, des soins dévoués jusqu’au dernier jour (1 Tim.5:4,8).
Jésus dénonce alors une supercherie de la tradition : “Tout ce dont tu pourrais tirer profit de ma part est un don”, c’est-à-dire tout ce que je peux vous rapporter à vous parents, je me dois de l’offrir plutôt en don à Dieu, au temple. En apparence, c’était faire passer Dieu avant ses parents ; en réalité, c’était ne plus rien faire pour ses parents, même démunis (Marc 7:12; Prov.28:24) et offrir à la place, au trésor du temple, des ressources administrées ensuite par des “hypocrites”. Le Seigneur s’élèvera plus tard avec force contre ces gens religieux qui dévoyaient le peuple (23:13,25-28).
Rien n’est plus éloigné de Dieu que d’utiliser son nom et le nom de Jésus pour asservir les consciences, sous couvert de piété et d’oeuvres méritoires. Ceux qui le font cherchent aussi à retenir un peuple qui honore Dieu des lèvres, mais dont le coeur est fort éloigné de lui (v.8) parce qu’envahi par les principes du monde : ambition, honneurs, richesses, relâchement des moeurs. Ils lui offrent une forme de piété, une morale à son niveau et des pratiques apaisantes (2 Tim.3:5; 4:3,4).
Les pharisiens aveuglés (v.12-14)
La vérité scandalisera toujours les hypocrites. Dénoncer leurs pratiques pour mettre en lumière leur véritable état moral n’a jamais fait plaisir aux professants religieux. Le seigneur continue en montrant que toute plante croissant sur un terrain stérile (une profession sans vie), même si elle a belle apparence, sera déracinée ; on ne trompe pas Dieu. La plante qui demeure est celle qui est d’origine divine ; le père céleste la met en terre et en prend soin.
“Laissez-les” dit Jésus. Ce n’est pas notre affaire d’entreprendre avec ces aveugles une polémique stérile ; Dieu s’occupera d’eux un jour (Jean 9:39-41). Certains d’entre eux prétendent avoir reçu des lumières nouvelles, comme les chefs de sectes religieuses qui séduisent des adeptes naïfs (2 Tim.3:6-9). En réalité, ces conducteurs sont aveuglés par Satan (2 Cor.4:3:4) ; ils cherchent leur profit et conduisent ceux qui les suivent loin de la lumière de l’évangile, vers les ténèbres de dehors.
Le coeur, source de toute souillure (v.10,11,15-20)
Les conducteurs Juifs avaient donné à bien des commandements de la loi, non seulement une application strictement littérale, mais encore des interprétations diverses tirées de l’esprit de l’homme. Par contraste, dans le discours sur la montagne (5:1 à 7:29), Jésus avait communiqué à partir de la loi un enseignement spirituel qui développait la vraie pensée de Dieu. Les disciples eux-mêmes ne l’avaient guère compris et il doit leur dire : “Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence”? (v.16).
Conclusion
Les pharisiens étaient à l’origine des chercheurs de Dieu, voulant mettre Dieu dans tous les gestes de leur vie. Leur fondamentalisme les a conduit à s’éloigner du sens intérieur de la loi. C’est à cet esprit de la loi, cette intériorité qui conduit à l’amour de Dieu et du prochain que le Christ les appelle. Et nous ?
Il est bien difficle d’arracher une âme aux formes religieuses traditionnelles pour la placer dans la pleine lumière de Dieu (v.19), en face du véritable état moral de l’homme déchu. Le coeur trompeur veut échapper à ce faisceau révélateur, parce qu’il demeure incurable (Jér.17:9,10). Jésus avait déjà affirmé que les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, pouvaient conduire au meurtre (5:21,22). IL y a dans le coeur de tout homme un monde d’iniquité qui s’exprime une fois ou l’autre par la bouche (v.11) (Jac.3:6). L’hypocrite peut bien se laver les mains et s’essuyer la bouche (v.11,20)(Prov.30:20), il reste un pécheur perdu tant qu’il n’accepte pas la pleine et gratuite grâce de Dieu.