L’ARRESTATION
47 Il parlait encore quand Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et par les anciens du peuple. 48 Celui qui le livrait leur avait donné ce signe : Celui que j’embrasserai, c’est lui ; arrêtez-le. 49 Aussitôt il s’approcha de Jésus et lui dit : Bonjour, Rabbi ! Et il l’embrassa. 50 Jésus lui dit : Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent. 51 Un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, tira son épée, frappa l’esclave du grand prêtre et lui emporta l’oreille. 52 Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prennent l’épée disparaîtront par l’épée. 53 Penses-tu que je ne puisse pas supplier mon Père, qui me fournirait à l’instant plus de douze légions d’anges ? 54 Comment donc s’accompliraient les Ecritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? 55 A ce moment, Jésus dit aux foules : Vous êtes sortis pour vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme si j’étais un bandit. Tous les jours j’étais assis dans le temple pour enseigner, et vous n’êtes pas venus m’arrêter. 56 Mais tout cela est arrivé pour que soient accomplies les Ecritures des prophètes.
Alors tous les disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite.
Dans les yeux des disciples
Rappelons que dans le passage précédent, les 3 disciples préférés n’ont pas veillé et prié et sont donc destinés à céder à la tentation. Comment vont-ils s’en sortir ?
Pourquoi Juda vient-il accompagné d’une expédition hostile ? Jésus lui avait-il demandé de faire cela quelques heures auparavant dans la chambre haute ? On arrête Jésus, ce doit être le signal ! L’un d’eux se lance dans la bataille et se dit peut-être que le dernier combat avant le règne du Messie commence. Mais Jésus arrête ce rêve. Quoi ! Il se laisse faire ? Les disciples n’ont pas l’air de comprendre et ils abandonnent leur Maître, tout simplement ! L’analyse des événements viendra plus tard, l’instinct de survie est plus fort que tout : courrons pour sauver notre peau puisqu’il est interdit de résister ! À côté de cela, Jésus ne combat ni ne fuit : il se soumet. S’il est leur Maître, pourquoi ne font-il pas comme Lui ? Est-ce parce qu’ils n’ont pas assez veillé et prié pour rechercher la volonté de Dieu ?
Champs lexical
Avez-vous remarqué le thème qui domine ce passage ? Pour le découvrir, il suffit de compter les mots qui entrent dans un même champ lexical : « épées » x6, « bâtons » x2, « arrêter/s’emparer » x4, « frapper » x1, « légion » x1. Nous sommes évidemment dans le domaine du combat. Le climat est électrique, tout est réuni pour une explosion ! Jésus, le Bien incarné, aurait pu céder à la tentation d’éradiquer le Mal et l’injustice… mais non.
Avez-vous remarqué à quoi est opposé ce vocabulaire de violence ? Jésus le dit à son disciple (54) puis à la foule (56) : il faut que s’accomplissent les Écritures ! Si l’heure est à la soumission et non à la guerre, c’est parce que la volonté de Dieu, prévue depuis des siècles, est d’avoir un Messie /Serviteur livré aux pécheurs, souffrant pour leurs péchés. Jésus a veillé et prié et ainsi se soumet parfaitement au plan du Père.
APPLICATIONS
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Devant l’injustice, il est extrêmement difficile de discerner s’il faut se rebeller ou bien se soumettre. Cet épisode et le reste de la Bible donne une réponse : dénoncer le Mal et le Péché oui, espérer un retournement décisif des choses non. Avant le retour de Jésus, il peut y avoir tout au mieux quelques réveils spirituels mais pas de changement significatif du cœur de l’homme. Les chrétiens sont « destinés » à être à contre-courant… et à en subir les conséquences : être emportés, boire la tasse, se noyer, se raccrocher, lutter contre un flux beaucoup trop puissant. Les disciples ne sont pas plus grands que leur Maître. Nous n’avons pas à être optimistes ou décisifs mais obéissants ; et parfois – rarement ? – nous serons agréablement surpris par l’action du Saint-Esprit.
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« Puisque le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie de la proclamation qu’il a plu à Dieu de sauver ceux qui croient. » 1 Co 1.21