Dans le précédent article de cette série, nous avons vu l’utilisation que Jésus faisait des deux états de richesse et pauvreté. Ici, nous allons maintenant aborder le message central de son enseignement : le trésor éternel.
Bien investir
Le riche propriétaire terrien de la parabole de Lc 12 commet quelque chose de bien plus grave que d’amasser des réserves : il ne pense pas à « être riche pour Dieu » (v.21), c’est à dire à stocker des « biens spirituels » qui ne périssent pas ! Le crime de cet homme est de voir à court-terme… comme si Dieu et l’éternité ne comptaient pas.
Dans Lc 14 Jésus ne demande pas seulement à son hôte d’être généreux avec les pauvres, il lui demande surtout d’investir (v.14) ! Bien sûr les pauvres ne pourront jamais le rembourser… mais Dieu, Lui, le remboursera lors de la résurrection des morts.
Dans la parabole de l’intendant infidèle (Lc 16), Jésus ne veut pas donner « un cours d’arnaque » à ses auditeurs mais veut leur faire comprendre qu’en tant que gestionnaires des biens que Dieu leur a confiés, ils doivent consacrer leur vie à bien les utiliser, c’est à dire à investir « dans les demeures éternelles » (v.9) et le « bien véritable » (vv.11-12). Il est à noter que dans cette parabole l’argent est décrit en des termes très péjoratifs (Mamon injuste), ce qui renforce l’idée qu’il n’est pas un but en soi mais un moyen d’acquérir quelque chose de plus important.
Enfin, le riche de la parabole du pauvre Lazarre (Lc 18) et Zachée (Lc 19) sont deux exemples antagonistes en terme d’investissement : l’un a misé sur le matériel et l’égocentrisme, ce qui lui vaut un salaire éternel très inconfortable ; l’autre mise sur le renoncement à tout son système de valeur (se faire de l’argent avec les romains est plus important que l’identité nationale) pour obtenir le pardon des péchés de la bouche du Fils de Dieu. L’un est misérable parce qu’il a vécu à la lumière du siècle, l’autre est heureux parce qu’il a compris qu’il pouvait espérer bien mieux que son faste temporel.
À la lumière de ces passages on peut dire que le but de la vie n’est pas d’être riche ou pauvre matériellement parlant mais de se réserver des biens inaltérables et éternels dans les Cieux. Faire cela, c’est comprendre qui est Dieu, c’est mettre sa foi en Lui, c’est être vraiment heureux et ce, quelque soit son niveau social !
CONCLUSION
Dans son évangile Luc n’a pas voulu faire de Jésus un communiste avant l’heure, un anti-riche. Il n’a pas non plus voulu dépeindre le Seigneur comme un rabbi délivrant une sagesse grecque à base de dénuement de soi et de charité. Luc a voulu insister sur la dépendance à Dieu. C’est parce qu’ils espèrent en Dieu que les pauvres sont élevés et parce que leurs biens matériels les empêchent de se confier en Dieu « qu’il est difficile aux riches d’entrer dans le Royaume ». Luc rappelle à ses lecteurs que c’est Dieu qui dirige toute chose et qu’il serait très judicieux de se tourner vers lui pour connaître la vraie réussite ! Chose significative, la seule fois où Jésus encourage à acquérir des biens matériels, c’est juste avant son arrestation (Lc 22.35-38). Comme si Luc voulait accentuer le fait que lorsque Dieu/Jésus est là, il n’y pas besoin de s’inquiéter quant à l’argent alors que lorsque l’on est livré à soi-même il faut absolument trouver une assurance du côté des biens matériels. Heureusement, Jésus n’a pas laissé ses disciples seuls trop longtemps ! Nous pouvons encore aujourd’hui Lui faire totalement confiance car il prend soin de nous. Dans l’abondance ou le dénuement, que nos vies lui rendent gloire !