Les deux petits royaumes hébreux ont évolué dans un monde très dangereux et complexes. Mais alors que Dieu leur prêchait la confiance en sa puissance, ils ont trop souvent privilégié les solutions humaines.
Sommaire de la série
- Les bases
- Évolution du territoire d’Israël
- Dangers et tentations (vous y êtes)
- Retour à la case “départ”
- Nouveau départ ?
- En attendant Jésus
- Les accomplissements géographiques de Jésus
- Les débuts de l’Église (à paraître)
- Missions (à paraître)
Trois dangers
Le “peuple de Dieu” était inquiété sur trois différents niveaux. Nous allons Zoomer progressivement de la zone la plus large à la plus proche :
Les empires
Rappelez-vous de la situation d’Israël en Canaan : prise en étau entre un géant au sud qui est l’Égypte (en jaune) et les géants venant du nord que sont l’Assyrie (en violet) et Babylone (en vert). Tous veulent imposer leur suzeraineté à tous les royaumes alentours, ici nous voyons que l’Égypte a eu l’habitude de contrôler ce précieux couloir routier.
Et effectivement, l’histoire montrera que les géants venant du nord vont être des conquérants redoutables :
Les voisins
En plus des grands empires, il y a également les plus petits pays limitrophes qui pratiquent la razzia comme les philistins à l’époque des juges et de David ou bien les édomites à l’époque du prophète Abdias. Mais il y a aussi ceux qui veulent carrément s’étendre comme la Syrie-Aram-Damas à l’époque d’Élie et Élysée.
Le frère ennemi
Pour compliquer les choses, Israël (au nord) et Juda (au sud) ont très régulièrement été en guerre l’un contre l’autre pour des raisons théologiques (Israël est tombée dans l’idolâtrie) et politiques (les 10 tribus du nord n’ont jamais digéré la prédominance de celle de Juda). Lisez 1 Rois 12 pour avoir les détails du schisme.
Trois tentations
Face aux incertitudes et aux situations troublés, comment réagir ? Moïse et les prophètes sont très clairs : se tourner vers l’Éternel et non rechercher des alliances avec les autres pays ! Pourtant, les dirigeants hébreux ont trop souvent choisi les solutions les plus humaines. C’est ici que l”Ancien Testament nous délivre une logique aussi contre-intuitive qu’implacable : il n’y a pas de plus grand danger que d’avoir les moyens (supposés) de s’en sortir par soi-même. :
Le parapluie égyptien
Quand une énorme vague arrive inexorablement et qu’on ne fait pas le poids pour y résister, on cherche un parapluie robuste. La seule super-puissance qui reste à Juda-Israël c’est l’Égypte… qui est elle-même heureuse d’avoir un cordon sanitaire ralentissant la progression de l’ogre assyrien ou babylonien. Le pays des pharaons va donc intriguer en promettant argent et armes pour avoir des dirigeants (notamment judéens) qui lui sont favorables et qui vont se rebeller contre la suzeraineté de l’empire du nord. Le prophète Ésaïe (pour la période assyrienne) ou Jérémie (pour la période babylonienne) ont essayé de dissuader la haute-société de leur époque de faire alliance avec l’Égypte et de faire confiance à Dieu qui possède la maîtrise complète de l’histoire humaine.
Une coalition de « petits »
L’union fait la force, c’est bien connu ! Voilà la bonne idée d’Israël (en bleu) et d’Aram-Syrie (en vert) qui aimeraient que Juda (en rose) les rejoigne afin de former une bonne coalition qui résisterait peut-être aux puissants assyriens :
Comme le roi Achaz (Juda) n’est pas d’accord pour entrer dans cette coalition, Retsîn (Aram) et Péqah (Israël) entreprennent donc de le renverser pour mettre à sa place un roi d’accord avec leur projet : c’est la guerre syro-ephraïmite. Devant cette menace effrayante, Ésaïe va rassurer Achaz en lui assurant le soutien de Dieu (en Ésaïe 7 qu’on ne devrait pas lire qu’à Noël) mais le roi va (comme d’habitude) choisir une option beaucoup plus humaine : il va payer les assyriens qui vont le délivrer et ravager Damas et Samarie.
Essayer de tirer son épingle du jeu
Les deux meilleurs rois de toute l’histoire du royaume de Juda sont incontestablement Ézéchias et Josias. Le premier a été conseillé par Ésaïe et le second a entendu les prophéties de Jérémie. Pourtant ces monarques ont cru qu’ils pourraient jouer dans la cour des grands et ils s’en sont mordus les doigts :
Ézéchias, qui vient juste d’être délivré par Dieu des assyriens qui faisaient le siège de Jérusalem, reçoit les ambassadeurs d’une cité jadis prestigieuse (mais devenue sans pouvoir) : Babylone. Les émissaires viennent probablement chercher un accord pour se rebeller contre l’Assyrien le cas échéant. Ézéchias, comblé dans son amour propre, “ne se sent plus de joie” et leur montre absolument tous ses trésors. Mais quand ils partent, Ésaïe prédit qu’un jour ils reviendront… pour tout prendre ! C’est ce qui arrivera un siècle plus tard.
Josias vient d’achever une réforme religieuse exceptionnelle consistant à détruire tous les cultes idolâtres de Juda et de l’ancien territoire d’Israël (qui n’existe plus). On dirait qu’il commence à se prendre pour un nouveau David ! En plus, il a à ses côté Jérémie qui lui donne une précieuse clé géopolitique : la nouvelle puissance régionale n’est plus l’Assyrie mais Babylone à qui personne ne pourra résister. Alors quand il apprend que le pharaon compte rejoindre les assyriens pour combattre les babyloniens, Josias pense que Dieu est avec lui et qu’il faut aider les futurs vainqueurs (les babyloniens). Il va donc combattre le pharaon Neko à Megiddo et… se faire tuer ! C’est dommage qu’il ait voulu jouer les héros car ses successeurs seront des toquards…
Pour aller plus loin :
- Le top 5 des royaumes ennemis du peuple de Dieu : vous retrouverez ceux de cet article mais raconté plus en détail et sous un autre angle.
- Si vous voulez situer l’époque d’Ézéchias, de Josias ainsi que d’Ésaïe et Jérémie, vous pouvez consulter cette frise chronologique.