L’apôtre Pierre a souvent dit et fait des choses… décalées ! Et ce qui est très réconfortant pour nous, c’est que Jésus a choisi comme bras droit un homme tout à fait normal. Ici nous allons nous moquer un peu de lui pour mieux… nous identifier à lui.
N°5 : Qui ça ? (Marc 14)
Quand on est déstabilisé, quand on est terrorisé, quand on est sous pression, on peut devenir l’ombre de soi-même et bafouer tout ce en quoi on croit. C’est ce qu’a vécu Pierre. Pourtant, Jésus l’avait prévenu de la totalité du scénario : L’arrestation, la croix, la résurrection mais aussi le reniement. La question à 1 millions d’euros est donc celle-ci : peut-on anticiper un événement prophétisé et en éviter tous les côtés désagréables ? Le disciple démontre que non, tout comme Israël qui a été inlassablement prévenu par les prophètes mais n’a pas changé sa manière d’agir. Lors de son premier reniement, Pierre aurait pu se dire “aïe, j’ai chuté mais je vais faire gaffe au 2 prochaines fois” mais celles-ci sont arrivées et, acculé, il n’a pas pu faire autrement que faire semblant de ne pas connaître Jésus. Vous savez pourquoi ? Parce que le but de Jésus était de donner une précieuse leçon à ce futur apôtre, à provoquer en lui une transformation profonde. En effet, quand on est confronté aux aspects les plus honteux de notre personnalité, on est obligé de faire taire tout orgueil, de déposer les armes, d’écouter Dieu, de se tourner vers lui afin qu’il agisse et nous guérisse.
N°4 : Tu vas manger, oui ? (Actes 10)
Avez-vous déjà vu un maître placer devant son chien une assiette avec une bonne grosse côte de boeuf bien saignante et lui ordonner de ne pas bouger ? C’est un test d’obéissance. Le chien aimerait mordre dans la bidoche mais il sait qu’il se ferait réprimander alors il baisse les yeux. Pierre a peut-être cru à un tel test quand il a eu sa fameuse vision : dans le ciel, une nappe descend et elle contient plein d’animaux considérés comme impurs à la consommation par la loi de Moïse. Et là, une voix lui ordonne de manger. En bon juif, Pierre refuse. La voix argumente alors en disant que si Dieu déclare ces animaux purs, personne ne peut dire le contraire. Pierre refuse encore ! Et la scène se répète une troisième fois (c’est une habitude !) jusqu’à ce que la nappe en ait marre de poireauter et se remette à jouer les arches de Noé volantes. C’est à ce moment-là qu’on frappe à la porte et que 2 hommes demandent à voir Pierre qui, réveillé, est encore en train de réfléchir à cette vision “pas très casher” ! Alors l’Esprit lui dit de les suivre sans hésiter car ils font partie d’un plan divin. Cette fois-ci Pierre obéit ! Il ne voit pas encore le rapport entre la vision et ces étranges visiteurs mais plus tard il comprendra que même les païens (impurs selon la loi de Moïse) vont mettre leur foi en Jésus, recevoir l’Esprit et entrer dans l’Église. Comme Pierre, Dieu procède avec nous par étapes afin de nous préparer à vivre l’impensable et vaincre nos résistances culturelles et religieuses.
N°3 : Et Malchus devint Van gogh (Jean 18)
Matthieu, Marc et Luc racontent l’histoire d’un disciple qui coupe l’oreille d’un des gardes venu arrêter Jésus. Mais Jean est le seul évangéliste qui donne les noms des 2 protagonistes : celui qui tient l’épée c’est Pierre et la victime se nomme Malchus. Mais le disciple que Jésus aimait donne aussi un détail exceptionnel qui montre à quel point la réaction de Pierre est aussi disproportionnée qu’inutile : quand Jésus donne son identité aux gardes, ceux-ci sont tellement impressionnés qu’ils reculent et tombent ! Dans cette scène (comme dans tout l’Évangile de Jean), c’est le Seigneur qui domine les événements. Après ce “domino cascade”, Jésus attend que tout le monde se relève et se laisse arrêter tout en ordonnant de laisser partir ses disciples. C’est alors que Pierre décide de jouer les guerriers ! Là on voit bien qu’il s’est un peu trompé d’ambiance ! Il a probablement voulu montrer sa bravoure à son Maître mais, visiblement, ce n’est pas ça que celui-ci demandait. Comme quoi, il faut bien discerner les enjeux de chaque moment afin de réagir de manière appropriée, sinon on est hors-sujet (et ça peut avoir des conséquences graves).
N°2 : Titanic en Galilée (Matthieu 14)
Pierre est marin de métier donc il sait comment fonctionne l’élément liquide (archimède, tout ça…). Aussi, quand Jésus s’approche de la barque des disciples sans avoir l’ombre d’un surf sous les pieds, il veut tenter l’expérience et enquêter façon Bernard de la Villardière. Son maître l’autorise donc à le rejoindre mais là il commence à paniquer parce que le vent souffle fort. Hein ? Tu es en train marcher sur l’eau, mec ! Tu as juste devant toi l’homme le plus puissant de tous les temps ! T’es sûr que la force du vent est un sujet important ? Conséquence logique : plus Pierre détourne son attention de Jésus plus il s’enfonce dans l’eau et c’est normal puisque c’est sa foi en Jésus qui permettait le miracle. Souvent, on se met à la place de Pierre, on lui donne des circonstances atténuantes. Mais c’est oublier le commentaire cinglant du Maître : “ta foi est bien petite !” Choisir de davantage voir les problèmes que les miracles, choisir d’avoir peur plutôt que d’espérer, c’est un authentique manque de foi… mais bien sûr ce problème ne concerne que Pierre !
N°1 : Soirée transfiguration au Club Méd’ (Mt 17)
Mais à quoi a-t-il pu penser ? Lors de la fameuse transfiguration de Jésus, les 3 disciples préférés assistent à une scène absolument incroyable : en plus de voir leur Maître briller comme s’il revenait de Tchernobyl, ils voient apparaître Moïse et Élie ! Ils ont devant eux les 3 plus grandes stars de la révélation divine qui parlent ensemble et Pierre leur propose… une soirée camping ! Jésus aurait pu interrompre l’entretien avec ses 2 prophètes préférés et poser 3 questions simples à son disciple favori : 1) Pierre, d’après toi ils ont quel âge Moïse et Élie ? Oui, ils ont environ 1200 ans et 800 ans. 2) D’après toi, le corps qu’ils ont maintenant, il est d’origine ou bien est-il un peu spécial ? 3) Alors, ont-ils besoin d’un Air BNB ? Est-ce pour cela que Dieu (le père de Jésus pour ceux qui n’auraient pas compris) a choisi de sortir le grand jeu avec la nuée et la grosse voix pareille à du tonnerre ? Pas sûr. En fait, il y a de grandes chances que Pierre n’ait pas du tout pensé à une éventuelle merguez-party mais plutôt à sauver sa vie en souhaitant mettre la sainteté sous une toile de tente. En effet, Pierre, Jacques et Jean ont été conscients de revivre la scène où Aaron, Nadab et Abihou accompagnent Moïse au Sinaï (Exode 24.1, 9). La lumière, la nuée, la voix de Dieu qui remplit de terreur : tout est là ! Il est donc fort probable que Pierre ait voulu recouvrir ces 3 sources de lumière incandescente d’un voile, comme le visage de Moïse quand il est redescendu de son entretien avec Dieu. Donc Pierre a réagi comme toujours de manière très prosaïque et décalée, mais aussi avec l’acuité théologique nécessaire pour bien comprendre ce qui était en train de se passer : ce moment est dangereux pour les pécheurs qu’ils sont ! Sauf que le but de la scène n’était pas seulement de remplir le trio d’une sainte crainte afin qu’il comprenne l’identité du Maître mais surtout qu’il É-COU-TE Jésus. L’extraordinaire puissance que Dieu peut mettre en oeuvre pour se révéler à nous n’est pas pour maintenir une distance entre sa sainteté et notre état de pécheur mais au contraire pour établir une relation qui nous rapprochera de Lui.
intéressant ce top je ne connaissais pas !