“Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” s’est écrié Jésus sur la croix. Signe de désespoir ? Pas du tout ! Matthieu va le montrer en établissant un parallèle entre la crucifixion et la résurrection.
Référence au Psaume 22
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46) pointe bien sûr vers l’humanité de Jésus qui souffre atrocement de sa séparation d’avec son Père parce qu’il prend notre Péché sur Lui. Mais ces paroles sont avant tout là pour citer TOUT le Psaume 22. En effet, ce Psaume commence très mal avec David qui souffre mais il finit très bien avec une délivrance complète (et inespérée). Insistons donc lourdement avec cette référence au Psaume 22 car les personnes qui connaissent peu/pas la Bible font souvent un contre-sens total en interprétant à tort cette parole comme un doute, un problème d’identité. Au contraire, avec cette citation Jésus envoie ce signe très clair que les événements qu’il vit sont douloureux mais sous contrôle : les différentes moqueries (37, 39, 43) qu’il subit étaient annoncées dans le Psaume et surtout l’aboutissement de son sacrifice sur la croix sera assurément positif.
Matthieu donne des indices
Pour appuyer sur le fait que cette histoire allait forcément bien finir (conformément au Ps 22), Matthieu va mettre en évidence les similitudes entre l’événement dramatique (la Croix) et la merveilleuse nouvelle (la résurrection). Dans le tableau ci-dessous, comparons les deux récits :
Le but de cet article n’est pas d’expliquer ces différents signes. Vous pouvez écouter ces exposés bibliques pour être émerveillés par la mort de la mort.
Ce parallèle précis établi par Matthieu est là pour démontrer la parfaite maîtrise du Seigneur sur tout le processus de sauvetage de l’humanité : Jésus est le juste par excellence qui souffre mais il est aussi le juste par excellence qui NE PEUT PAS échouer. Parce qu’il est juste, son sacrifice est parfait et la mort ne peut pas le retenir. La Croix et la résurrection forment une unité. De A à Z, tout est sous contrôle ! D’ailleurs, il ne faudrait pas dire “de A à Z” car si le combo Croix-résurrection est une étape absolument décisive on n’est pas du tout arrivé à l’aboutissement du plan de Dieu : Jésus ne stationne pas à l’extrémité de son chemin de croix afin “d’exhiber” son corps ressuscité ! Il retourne au contraire en Galilée où il faudra le rejoindre pour la prochaine étape du processus (que nous verrons la prochaine fois).
Quand on sait que Dieu contrôle
Si Dieu tient tout dans sa main, si son plan est parfait, s’il maîtrise l’entrée comme la sortie de l’épreuve, s’il fixe un but à celle-ci (but pas toujours accessible aux personnes qui la subissent) et s’il fait concorder tous les destins pour qu’ils servent à sa gloire, heureux sommes-nous ! Nous ne sommes pas livrés au hasard froid, absurde et aliénant qui désespérait jadis les existentialistes (entre autres). Nous pouvons faire comme Jésus (et David) : crier notre désarroi ET avoir conscience que le Seigneur gère notre situation. Il est parfaitement bon, il sait parfaitement ce qu’il fait avec nous alors offrons lui nos corps et nos vies en sacrifices vivants.