Après avoir reçu de mauvaises nouvelles concernant la situation en Juda et à Jérusalem, quelle a été la première réaction de Néhémie ? Jeûner et prier. Explorons sa prière, un modèle à bien des égards.
Une prière ancrée dans la connaissance de Dieu (versets 5-6a)
Néhémie s’adresse au « Dieu du ciel », un titre qui semble être apparu pendant l’exil. Ce nom montrerait que Dieu règne en tout lieu, et pas seulement sur les terres d’Israël.
A ce premier titre, Néhémie ajoute celui de « Dieu grand et redoutable », une expression puisée dans le passé du peuple d’Israël, qu’on trouve dans Deutéronome 7.21.
Dans ce même chapitre du Deutéronome, le peuple est encouragé à « reconnaître que l’Éternel est un Dieu fidèle à son alliance en témoignant de l’amour pour mille générations à ceux qui l’aiment et obéissent à ses commandements » (verset 9). C’est exactement ce que Néhémie affirme à la fin du verset 5.
Cette bonne connaissance de qui est Dieu permet à Néhémie, son « serviteur » (verset 6a), de s’adresser à lui avec confiance. Il sait que Dieu l’écoute où qu’il se trouve, qu’il a la puissance d’agir et qu’il se montrera bon envers lui.
Une prière ancrée dans la connaissance de soi-même (versets 6b-7)
Néhémie fait partie de ceux qui aiment Dieu. On aurait donc pu s’attendre à ce qu’il se désolidarise de ses ancêtres, exilés à cause de leur désobéissance chronique envers Dieu. Pourtant, Néhémie s’associe à eux, certainement parce qu’il est lucide sur son propre péché.
Une prière ancrée dans la connaissance de la Parole de Dieu (versets 8-10)
Après avoir reconnu son péché et celui du peuple, Néhémie s’appuie sur les promesses que Dieu a faites via Moïse. Une partie de ces promesses s’est accomplie avec le retour de certains exilés. Pour autant, d’une part la gloire de Dieu n’est plus présente à Jérusalem ; d’autre part, Néhémie pense sans doute à ce qui devait accompagner le retour d’exil : Dieu devait rendre les rescapés « heureux et plus nombreux que leurs ancêtres » (Deutéronome 30.6), ce qui n’est clairement pas le cas.
Une prière ancrée dans la confiance en Dieu (verset 11)
Parce qu’il sait qui est Dieu et qu’il connaît ses promesses, Néhémie ose faire une prière audacieuse : gagner la compassion de « cet homme », l’empereur perse lui-même ! C’est peut-être volontaire que Néhémie ne mentionne qu’à la fin le poste haut placé que lui-même occupe. S’il en avait parlé au début, on se serait dit « c’est bon, grâce à sa position élevée, Néhémie va pouvoir faire jouer ses relations pour aider son peuple ». Mais finalement, Néhémie compte sur une seule chose : son Dieu !
–> Est-ce qu’il m’arrive d’avoir du mal à prier à cause d’une méconnaissance de Dieu ? Dans quels domaines ai-je le plus de mal à me dire que rien ne lui échappe ? M’arrive-t-il, et pourquoi, de penser qu’un sujet de prière est trop insignifiant ou au contraire trop grand pour lui ? Que mon attitude m’empêche de m’adresser à lui ? Que la prière est juste un moyen de lui faire plaisir ?
–> De quelle manière est-ce que je m’inspire / pourrais m’inspirer à l’avenir des paroles de la Bible pour prier (et mieux prier) ?