Le thème principal de Jean 18.29-19.22 est celui de la royauté : 19 occurrences ! Jésus est-il roi ou non ? C’est l’obsession de Pilate qui croit être maître de la situation. Mais si la dernière fois nous avons vu qu’il n’avait pas beaucoup de pouvoir réel, nous allons aujourd’hui démasquer celui qui tire réellement les ficelles. Petit indice : il est roi.
Plan de la série :
- La structure
- Pilate ne pilote pas
- Qui a réellement le pouvoir ? (vous y êtes)
Pour rappel, le passage avec les différentes scènes de l’entretien :
Qui a vraiment le pouvoir dans cette histoire ?
- Malgré sa déclaration “j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te crucifier”, Pilate est le jouet de forces qui le dépassent. Pourquoi ? Parce qu’il autorise la crucifixion alors qu’il sait Jésus innocent.
- Est-ce les juifs qui mènent finalement la danse ? Ils avaient en effet amené Jésus afin qu’il soit mis à mort alors même que Jésus est innocent et que Pilate voudrait le relâcher. Ils utilisent la pression de la foule et le fameux argument de rendre gloire à César et en fin de comptes ils obtiennent satisfaction. Joli coup ! Mais auraient-ils réussi si Jésus ne s’était pas laissé faire ?
- Jésus ? Plusieurs indices le laissent penser. Tout d’abord, nous sommes dans l’évangile de Jean, celui dans lequel Jésus ne subit jamais rien (même quand les gardes viennent l’arrêter, le simple fait qu’il leur dise “c’est moi” les fait tomber à la renverse !), ensuite notre passage démontre avec brio que tout ce qui se passe est non seulement prévu mais porteur de significations (à moitié) cachée.
Jésus, celui qui mène la danse
Dans les deux premières scènes, nous pouvons voir que tout se passe conformément à la volonté de Jésus. Dans les deux dernière, nous pouvons percevoir que les protagonistes accomplissent malgré eux un geste prophétique.
- Scène 1. Les juifs se croient très malins en allant voir Pilate pour supprimer Jésus ? Jean ajoute que c’est pour accomplir ce que Jésus avait prédit : il devait mourir crucifié par les païens ! (18.32)
- Scène 2. Pilate croit que ce sont les Grands-Prêtres qui ont livré Jésus mais Jésus lui répond que c’est parce qu’il a laissé faire et qu’il n’a pas demandé à une armée d’anges de le défendre ! (18.36)
- Scène 3. Pour la Paque, les juifs font relâcher un brigand pour faire tuer Jésus ? En vérité, leur décision va faire de Jésus le véritable agneau pascal qui s’offre en sacrifice à la place de son peuple, pour sauver ceux qui mettront leur foi en lui.
- Scène 4. Pilate et les soldats croient ridiculiser Jésus en le déguisant en roi tout en l’humiliant ? Il est vraiment le roi ! Et un jour il ne sera plus le “roi d’un autre monde” mais celui de la nouvelle terre et la même scène se reproduira. Sauf qu’à ce moment là, Pilate et les soldats ne riront plus du tout et plieront le genou devant le Seigneur du nouveau monde.
Intéressant, non ? Mais nous avons comme d’habitude l’Actes II qui répond très très bien à l’Acte I :
- Scène 1’.Quand les Grands-Prêtres crient à Pilate « crucifie-le ! » (19.6) ils accomplissent malgré eux leur rôle qui est de sacrifier l’agneau pascal qu’est Jésus.
- Scène 2’. Pilate croit avoir un pouvoir de vie ou de mort sur Jésus ? Mais non c’est Dieu qui lui délègue ce pouvoir et si Jésus est devant lui c’est à cause du plan de Dieu. (19.11)
- Scène 3’. Quand Pilate présente aux juifs le roi Jésus il dit vrai ! Et quand les Grand-Prêtres lui répondent qu’il n’ont pas d’autres roi que César, ils dévoilent leur vrai fond : ils ont rejeté la vérité et ne veulent pas que Dieu règne sur eux. Ce ne sont que des politiciens qui veulent préserver leurs intérêts et ils le prouvent ici.
- Scène 4’. Enfin, en insistant pour que le titre officiel de Jésus soit roi des juifs Pilate dit officiellement ce qui se passe réellement : les juifs ont crucifié leur roi mais il répond surtout à la question que Jésus lui avait posée : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou bien est-ce d’autres qui te l’ont dit de moi ? » (18.34). Au début il s’en fichait mais maintenant, ce qu’il a écrit il l’a écrit (19.22). Alors bien entendu c’est parce qu’il a besoin de cet acte d’accusation pour faire crucifier Jésus et aussi parce qu’il veut nuire aux religieux… mais finalement il affirme “de lui-même” la royauté de Jésus.
Là encore, tout cela est conforme avec l’ensemble de l’évangile de Jean : les paroles et les actes ont un double sens. Le sens terrestre, conscient et puis le sens qui concerne le plan de Dieu et qui a donc une portée dépassant les protagonistes. La vérité finit toujours par ressortir !
Les chrétiens et le pouvoir
le mieux serait de faire ce que Pilate n’a pas fait : comprendre que c’est Dieu qui donne l’autorité pour le servir, s’en remettre à Lui (=être humble, conscient de sa faiblesse) et faire de son mieux pour faire ce qui est juste à ses yeux.
Quand nous sommes en responsabilité nous qui sommes en Christ, ne soyons pas comme Pilate mais imitons Jésus qui n’a pas dominé mais qui a servi, restauré ceux autour de Lui et qui a fait passer l’amour et la vérité/justice avant ses intérêts personnels. C’est pour nous sauver qu’il s’est tu devant Pilate, devant les juifs, devant l’injustice et qu’il est mort du la croix. Si nous sommes ses disciples, c’est comme cela que nous devons exercer nos responsabilités.
Psaume 2
10 Et maintenant, rois, ayez du bon sens !
Recevez l’instruction, juges de la terre !
11 Servez le SEIGNEUR avec crainte,
soyez dans l’allégresse en frissonnant.
12 Embrassez le fils,
de peur qu’il ne se mette en colère
et que vous ne disparaissiez en chemin ;
car sa colère s’enflamme vite.
Heureux tous ceux qui trouvent en lui un abri !