Comment marcher ensemble durablement ? Beaucoup de gens seraient prêts à payer cher pour avoir la réponse à cette question car c’est la clé d’une société harmonieuse, d’une famille harmonieuse, d’un couple harmonieux.
Qu’est-ce qui nous unit ? Qu’est-ce qui nous fait tenir ? Nous sommes tous nés dans une société/un milieu social que nous n’avons pas choisis, dans une famille que nous n’avons pas choisie et quant au couple… il y a choix mais les raisons qui nous font choisir telle personne plutôt qu’une autre ne sont pas si libres qu’on pourrait le croire car nos sentiments nous mènent par le bout du nez !
Alors qu’est-ce qui donne du sens à tout ça ? Au niveau sociétal, la mode est au rejet de l’autre : on se définit beaucoup comme victime d’un autre groupe qui doit payer, qui doit partir, qui doit se taire. On est uni par le fait d’être contre. La problématique pour les familles et les couples est différente : tout le monde est normalement uni par l’amour. Sauf que l’amour c’est vague ! Théoriquement, il suffit d’aimer… mais il y a 1001 manières d’aimer : aimer trop, aimer trop discrètement, aimer mal, aimer à durée déterminée, etc. L’amour est loin d’être pur, comme s’il avait été infecté par un virus.
Pensez à vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, votre communauté villageoise : les liens affectifs sont là mais on ne sait pas toujours comment faire pour les entretenir, les fortifier et les communiquer.
Demandons donc l’avis de Jésus. Dans ce passage, Jésus va bientôt être arrêté et crucifié et il laisse une testament spirituel à ses disciples.
Jean 15.1 – Je suis le vrai plant de vigne et mon Père est le vigneron. 2 Tous les sarments, en moi, qui ne portent pas de fruit, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille afin qu’ils produisent un fruit encore plus abondant. 3 Vous aussi, vous avez déjà été purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné. 4 Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit.
5 Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les sarments coupés : ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu et ils brûlent. 7 Mais si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez. 8 Si vous produisez du fruit en abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes disciples, la gloire de mon Père apparaîtra aux yeux de tous. 9 Comme le Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés ; maintenez-vous donc dans mon amour. 10 Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour. 11 Tout cela, je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et qu’ainsi votre joie soit complète.
12 Voici quel est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés. 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 14 Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
L’amour selon Jésus
- Est sacrificiel
Jésus vit ses derniers moments avec les disciples, il va bientôt se laisser arrêter, juger puis crucifier. Il va volontairement donner sa vie pour rétablir la relation entre Dieu son Père et les humains. Lui l’homme parfait, le seul qui n’ait jamais péché va s’offrir en sacrifice comme lors de l’épisode de la sortie d’Égypte où le sang de l’agneau pascal a sauvé la vie des premiers nés hébreux.
Parce que Dieu a tant aimé le monde, il a donné son fils unique afin que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas mais qu’ils aient la vie éternelle. Jésus veut que cela devienne une nouvelle définition de l’amour pour ses disciples :
12 Voici quel est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés. 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Comme Jésus va donner sa vie, les disciples doivent eux aussi être prêts à donner la leur pour les autres chrétiens et ils vont assez vite avoir l’occasion de mettre cela en pratique puisque les juifs vont très vite persécuter les chrétiens, ainsi que les romains plus tard. Sous la torture, il faudra être prêt à donner sa vie sans dénoncer les membres de son Église. Mais l’amour selon Jésus ne se limite pas aux situations extrêmes : au quotidien, cet amour sacrificiel peut être mis en pratique en pensant aux autres avant de penser à soi.
L’amour selon Jésus n’est pas calculé, mesuré ou parcimonieux. L’amour selon Jésus est
patient, serviable, il n’est pas envieux ; il ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
1 Corinthiens 13
Il n’y a pas plus stable et sûr que cet amour car il est constant et inconditionnel !
Quand on pratique cet amour-là dans une communauté humaine comme une Église locale ou une famille ou un couple, on se sent en sécurité car l’autre ne nous trahira pas mais au contraire sera prêt à se dépouiller pour nous. Alors qu’avec l’amour à bas prix on se prête à l’autre, l’amour selon Jésus consiste à se donner.
Mais peut-être que vous vous dîtes que c’est bien gentil de parler d’amour idéal mais que personne n’est capable d’aimer comme ça. C’est vrai, aux humains c’est impossible.
- Ne dépend pas du disciple
L’amour selon Jésus ne dépend pas des humains mais de Jésus sur lequel ils sont attachés. C’est la métaphore de la vigne. Tout comme pour porter du fruit, le sarment doit être attaché au tronc, le disciple de Jésus doit être attaché à Jésus pour aimer comme Jésus a aimé :
4Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. 5 Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.
Jésus ne va pas seulement donner un exemple d’amour aux 11 en se sacrifiant, car il faut une force surnaturelle pour faire passer les intérêts des autres avant les siens. Heureusement, Jésus va donner à ses disciples les moyens d’aimer : 3 jours après sa crucifixion, il est ressuscité (preuve que son sacrifice a été accepté par Dieu son Père) mais ensuite il est monté au Ciel (c’est l’ascension) pour siéger à la droite de son Père. Et là le Père et le Fils vont envoyer la 3ème personne de la Trinité : le Sant Esprit qui va venir habiter à l’intérieur des disciples de Jésus pour les régénérer et les rendre capables de faire des choses extraordinaires comme vraiment s’aimer !
Avant d’expliquer les implications de cela, retenons bien que l’amour selon Jésus est tout simplement miraculeux. Faire énormément d’efforts par soi-même pour mettre en pratique un tel amour est certes louable mais voué à l’échec. Cela aboutira au mieux à beaucoup de culpabilité, au pire à des catastrophes communautaires du style URSS. Cet amour parfait, il faut le recevoir de l’Esprit Saint.
- Il transforme le disciple
L’amour selon Jésus implique de changer (en mieux). Il faut laisser l’Esprit Saint transformer nos sentiments, notre caractère, notre comportement pour cesser d’être égoïste et aimer son prochain comme soi-même. Attention, cela ne veut pas dire arrêter d’être soi-même, mais devenir la meilleure version de soi-même !
Dieu nous aime comme nous sommes mais il nous aime trop pour nous laisser tel que nous sommes ! C’est ce que dit Jésus dans notre passage :
2 Tous les sarments, en moi, qui ne portent pas de fruit, il (Dieu) les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille afin qu’ils produisent un fruit encore plus abondant. 7 Mais si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez.
Ici Jésus décrit le cercle vertueux du chrétien : son objectif premier dans la vie est de suivre Jésus et faire avancer son royaume sur terre, surtout en faisant preuve de cet amour surnaturel. Tout le reste est secondaire. Toute sa vie il va donc laisser Dieu le transformer pour être une meilleure créature. Devenir la meilleure version de soi-même, ça prend une vie ! Une vie pendant laquelle on aime de moins en moins mal, une vie pendant laquelle on se dépouille pour son conjoint, sa famille, pour ses frères et sœurs dans la foi.
- Révèle la gloire de Dieu
D’après Jésus, de telles vies transformées révèlent carrément la gloire de Dieu :
8 Si vous produisez du fruit en abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes disciples, la gloire de mon Père apparaîtra aux yeux de tous.
Depuis le début de la Bible, Dieu est complètement dépité de voir des peuples qui font n’importe quoi comme des idoles ou exploiter leur prochain. Alors il se choisit un peuple (Israël) à qui il donne une loi excellente pour fonder une société parfaite qui serait un peu une maison témoin qui donne envie à tous les voisins. Sauf qu’au lieu d’éclairer les nations grâce à une vie différente, conforme à Dieu, Israël à imité les nations idolâtres et inégalitaires (comme quoi une loi, même parfaite, ne suffit pas). Avec l’Église, Jésus va faire mieux : il va rassembler des gens de toutes cultures, de tous genres, de tous niveaux sociaux, de toutes capacités intellectuels, de tous âges et il va leur dire « aimer vous » ! Et vous savez quoi ? Ça fonctionne pas mal quand on laisse le Saint Esprit agir !
Dans tout le reste du Nouveau Testament, les apôtres exhortent les 1ères Églises à faire preuve de cet amour parfait car vous imaginez bien que mettre autant de gens différents ensemble ça créée des problèmes. Mais en fait Jésus en a fait exprès car devant les problèmes relationnels vous avez le choix entre 2 réactions : l’orgueil pour toujours avoir la main ou bien l’humilité pour s’expliquer et pardonner ou demander pardon. L’amour sacrificiel incite à la 2nde option qui permet le vivre ensemble mais attention pas un vivre ensemble factice avec des individualistes qui vivent les uns à côté des autres en se tolérant, ce n’est pas non plus un modèle avec des carpettes qui au nom de l’amour sacrificiel se font dominer par des puissants qui profitent d’elles ! Le vivre ensemble proposé par l’Église est une anomalie sociologique. Normalement, ça ne devrait pas fonctionner mais ça fonctionne et c’est normal car il y a un Dieu tout-puissant derrière !
Comment marcher ensemble durablement ?
Et si on se mettait tous à pratiquer ce vrai amour ? Cela comblerait notre besoin d’absolu, d’authenticité, cela mettrait de l’intensité dans nos relations ! Et si l’on arrêtait la médiocrité amoureuse, amicale, familiale, ecclésiale ? Pour cela, il faut arrêter d’avoir peur pour désactiver notre besoin de contrôle et le meilleur moyen pour lâcher prise c’est de mettre notre confiance en Jésus qui contrôle tout et qui nous garde dans son amour. Alors laissons son Saint Esprit nous guider pour transformer, réparer nos relations et les mener vers quelque chose de super beau et de super excitant !